Taux évalué à 30 %
Le premier trimestre concentre les pertes fœtales : toutes les études s’accordent sur leur taux, évalué à 30 %, dont 10 % environ après le retard de règles : autrement dit, 10 à 15 % des femmes qui ont un retard de règles feront une FCS. Après 20 semaines de grossesse, la perte fœtale ne concerne plus que 1 % des grossesses.
Écarter une GEU
Les hémorragies du premier trimestre constituent un motif fréquent de consultation ; elles ne donnent lieu qu’une fois sur deux à une interruption spontanée de la grossesse. De plus, la quantité de saignements n’est pas prédictive de la suite des événements. Et à l’inverse, une grossesse arrêtée ne se manifeste pas toujours par des saignements ; éventuellement par la seule disparition des signes sympathiques associés.
L’échographie est indispensable en urgence, pratiquée aux urgences ou en cabinet, pour vérifier que le sac gestationnel avec sa vésicule vitelline est bien en place, dans l’utérus (et ainsi écarter l’hypothèse d’une GEU). Si c’est effectivement le cas, la grossesse est intra-utérine et il faut se contenter de la seule observation « les dés étant joués » puisqu’aucun traitement (progestérone ou antispasmodique par exemple) ne peut infléchir le cours de la grossesse ou son interruption. L’alitement, à ce stade de la grossesse (l’œuf étant à l’abri), est également inutile.
Échographie et biologie
Faute d’image embryonnaire dans l’utérus, la courbe des ß-hCG apporte des informations précieuses sur le caractère évolutif ou non de la grossesse. La grossesse, intra-utérine, peut être aussi en cours d’expulsion, et l’œuf fécondé peu visible près du col. Elle se traduit en clinique par des douleurs intenses et l’échographie objective la proximité du sac avec le col. La grossesse, enfin, peut être de localisation indéterminée lorsqu’il est impossible de voir le sac gestationnel, en intra ou en extra-utérin, et que les ß-hCG n’évoluent pas correctement. Ces grossesses, à l’image des GEU, doivent être interrompues, avec un traitement médicamenteux (méthotrexate en intramusculaire).
Des cas d’urgence
Les hémorragies du premier trimestre constituent en effet des urgences si l’on ne dispose pas d’une échographie de référence (qui affirme le caractère intra-utérin de la grossesse) et que l’on suspecte donc une GEU, obligeant à une échographie en urgence. Elles sont également considérées comme une urgence si les hémorragies sont hyperalgiques et/ou importantes.
Lorsque la grossesse est effectivement intra-utérine, inutile de rallier les urgences, la femme est revue après une semaine pour juger de l’évolution. Si aucune activité cardiaque n’est détectée, mieux vaut laisser le temps opérer d’autant que la lecture échographique peut ne pas avoir été juste et que si elle l’était la grande majorité de ces grossesses s’évacuent sans intervention médicale. Enfin, plus la grossesse suivante arrive tôt, plus elle a de chances d’aboutir, contrairement à une idée reçue qui sévit encore…
D’après la communication du Dr Jacky Nizard, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière (Paris)
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