L’endométriose est une pathologie chronique, handicapante pour les femmes.
Les symptômes sont nombreux : fortes douleurs pendant les règles et pendant les rapports sexuels et surtout infertilité. 30 % des femmes stériles le sont à cause de l’endométriose. L’endométriose peut aussi être totalement asymptomatique et elle est alors découverte de façon fortuite lorsque la patiente consulte en raison d’une difficulté à concevoir un enfant. La maladie commence à s’installer dès les premières règles et se développe tout au long de la vie.
Pendant la menstruation, l’endomètre s’évacue avec le sang par le vagin, mais certaines cellules migrent via les trompes. Le tissu semblable au tissu endométrial qui se développe hors de l’utérus provoque alors des amas cellulaires, des nodules, des kystes ovariens ou des adhérences dans les organes colonisés. Cette colonisation a principalement lieu sur les organes génitaux et le péritoine, mais elle peut aussi s’étendre à l’appareil urinaire, digestif… L’atteinte est variable selon les femmes ce qui rend son diagnostic complexe.
« En moyenne, les femmes attendent entre 6 à 10 ans pour être diagnostiquées. Un laps de temps trop long durant lequel la maladie progresse et peut s’étendre à l’ensemble des organes de l’abdomen », souligne le Dr Jean-Philippe Estrade (clinique Bouchard, Marseille).
Ouverture de centres experts
La douleur lors des règles est parfois sous-estimée par le corps médical, banalisée… Or, l’endométriose nécessite un traitement précoce. Il sera différent selon chaque femme et le stade d’évolution de sa maladie. Aux stades les plus sévères, 3 et 4, les lésions sont difficiles à opérer, elles peuvent envahir le rectum ou la vessie et nécessitent l’avis d’autres spécialistes.
« L’endométriose est une pathologie suffisamment fréquente, sous-estimée et grave pour que l’on puisse se poser la question de la nécessité d’une approche plus globale avec la création de centres experts, multidisciplinaires qui permettraient d’optimiser le diagnostic et la prise en charge », déclare le Dr Jean-Philippe Estrade.
C’est ainsi qu’a récemment ouvert, en Haute-Normandie à Rouen, le premier centre français de référence sur l’endométriose et qu’un autre est en cours de création et de labellisation à Marseille.
Ce projet national de création de centres est notamment porté par l’association EndoFrance. Plusieurs objectifs sont attendus dont celui d’améliorer la prise en charge et de réduire le retard de diagnostic en optimisant la collaboration entre les disciplines et en développant l’information et la formation sur la maladie.
« Il faut que les médecins soient informés et les spécialistes fédérés ».
Cette prise en charge globale permet de mieux suivre les patientes, de choisir le traitement le mieux adapté, médical ou chirurgical, d’organiser la fécondation in vitro…
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