Sur la porte de chaque bureau flambant neuf, des photos de femmes illustres encadrées : Madeleine Pelletier, la première femme médecin diplômée en psychiatrie en France ou encore Simone de Beauvoir, Joséphine Baker, Olympe de Gouges, Delphine Seyrig et Nawal El Saadawi. Des figures du féminisme, comme autant de regards bienveillants portés sur les blessures physiques et psychologiques des patientes qui franchiront les portes des nouveaux locaux de la Maison des femmes du CH de Saint-Denis. Fondée en juillet 2016 par le Dr Ghada Hatem, son extension (230 m2 de plus, soit un doublement de la surface) a été inaugurée le 19 octobre, grâce notamment, à un financement de l’ARS Île-de-France, à hauteur de 600 000 euros.
Cette extension permettra d’améliorer les conditions d’accueil et d’étendre le spectre des activités de ce lieu dédié aux femmes en difficulté. Un nouveau bloc opératoire permettra de réaliser des IVG sous anesthésie locale. « Cela va dédramatiser l’IVG car on pourra presque les réaliser dans la foulée des consultations si les femmes sont d’accord », a confié Ghada Hatem lors de l’inauguration. Une évolution de taille car, jusqu’alors,« on empruntait des blocs opératoires au CH de Saint-Denis, mais il n’y en avait pas toujours de disponible », précise la gynécologue qui ajoute que ce bloc sera complètement équipé, notamment d'un hystéroscope.
Besoins croissants
Cette extension permettra aussi de répondre aux besoins croissants du territoire : 14 600 consultations ont été réalisées en 2020 à la Maison des femmes, contre 8 553 en 2018. Six nouvelles salles de consultation ont vu le jour, mais aussi un magnifique patio dédié aux soignants, ce qui contribuera à améliorer les conditions de travail des professionnels de santé de la structure. « Il est très important d’être attentif à la santé des soignants, car, s’ils sont mal soignés, ils soigneront mal », prône Ghada Hatem qui se réjouit également de l’ouverture de nouveaux services et activités.
Grâce à cette extension, la Maison des femmes intégrera aussi une Unité médico judiciaire (UMJ), où les victimes pourront non seulement déposer plainte auprès d’un policier, comme c’est le cas depuis avril 2019, mais aussi « prendre des photos des coups et blessures, ou faire des comptes rendus et des certificats médicaux », se réjouit Ghada Hatem.
Une salle de jeux pour les enfants a également été construite. Un autre espace dédié permettra de multiplier les ateliers psychocorporels et d’amélioration de l’estime de soi. Si les ateliers « karaté », « danse orientale » ou « théâtre » existaient déjà, d’autres pourront voir le jour : « yogathérapie », « percussions », etc. Plus que jamais, la Maison des femmes proposera un accompagnement transversal et une approche globale « pour répondre au même endroit aux questions fondamentales de ces femmes très abîmées qui ont souvent besoin d’une prise en charge à la fois médicale, psychologique et sociale », se réjouit le Dr François Lhote, président de la CME du CH Saint-Denis.
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