Alors qu'a lieu ce 28 septembre la Journée mondiale pour le droit à l'avortement, une nouvelle étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) souligne une baisse du nombre d'interruptions volontaires de grossesse (IVG) en 2020 en France par rapport à l'année précédente. Au cours de cette année marquée par la crise sanitaire liée au Covid-19, 220 000 IVG ont été enregistrées, soit 11 000 de moins qu'en 2019 (baisse d'environ 4 %).
« La pandémie de Covid-19 et les mesures prises pour limiter sa diffusion ont eu un impact sur les conceptions durant le premier confinement, entraînant la diminution des naissances observées en 2020, et aussi celle des IVG », constate la Drees. La baisse du nombre d’IVG a ainsi été particulièrement marquée aux mois de mai et juin 2020, « et dans une moindre mesure en juillet tandis que leur nombre est resté stable en mars et avril », souligne la Drees.
Une baisse marquée en établissement de santé
Le taux de recours à l'IVG a surtout diminué en France métropolitaine où il est passé de 15,6 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2019 à 14,9 ‰ en 2020, avec une baisse particulièrement marquée en Corse (19,4 ‰ en 2019 contre 17,0 ‰ en 2020). Dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), ce taux est resté stable (28,4 ‰ en 2020 contre 28,5 ‰ en 2019), sauf en Guyane où il a augmenté.
« L’année 2020 se distingue par une baisse marquée du nombre des IVG réalisées dans les établissements de santé (154 000 contre 170 000 en 2019) », relève la Drees, précisant que 72 % du total des IVG sont médicamenteuses (qu’elles soient réalisées en établissement ou non). En revanche, le nombre d'IVG médicamenteuses réalisées hors établissement de santé a continué d'augmenter dans la continuité des années précédentes, atteignant 67 800 en 2020 contre 62 000 en 2019. Selon la Drees, « ce constat s’explique par la mise en place de mesures dérogatoires spécifiques en 2020 dans le cadre de la crise sanitaire, prolongeant de deux semaines le délai pour réaliser une IVG en ville », passant ainsi à 9 semaines d'aménorrhée (SA).
Pas davantage d'IVG tardives
L'étude de la Drees montre par ailleurs que la crise sanitaire n'a pas entraîné davantage d'IVG tardives à l'hôpital, les seules pour lesquelles l'âge gestationnel est disponible. La moitié des IVG réalisées en établissement hospitalier en 2020 concerne des grossesses de moins de 7 SA pour les médicamenteuses et de moins de 10 SA pour les instrumentales. « En 2020, la part des IVG instrumentales pratiquées durant les deux dernières semaines du délai légal est restée stable par rapport à 2019, de l’ordre de 16 % », est-il précisé.
C'est par ailleurs chez les femmes de 20 à 29 ans que les IVG restent les plus fréquentes, avec un taux de recours de 25,7 ‰ parmi les 20-24 ans et de 27,1 ‰ pour les 25-29 ans. Néanmoins, les taux de recours ont diminué pour toutes les femmes âgées de moins de 40 ans entre 2019 et 2020, et en particulier chez les 18-25 ans.
Enfin, en cette année 2020, les disparités régionales métropolitaines persistent, le taux de recours allant de 11,4 IVG pour 1 000 femmes en Pays de la Loire à 21,7 IVG en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
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