« Les dangers du stérilet Mirena », annonce le groupe Facebook à l’origine de la campagne menée sur les réseaux sociaux contre ce dispositif intra-utérin. Les patientes y dénoncent des symptômes tels que dépression, acné, perte de cheveux et prise de poids.
Mirena est prescrit depuis 20 ans. Il a des indications médicales spécifiques en particulier les hémorragies utérines fonctionnelles. Lors de la consultation de prescription du Mirena, les informations sur la balance bénéfice risque de ce DIU sont données à la patiente. Au moment de la pose, une notice information est toujours remise à la patiente en plus des informations données oralement par le médecin. Elle détaille les effets secondaires éventuels. Évidemment, lorsqu’un DIU est mal toléré il faut demander au médecin de le retirer. Mirena est un traitement et ce n’est pas un DIU de base. Le retrait est parfois synonyme d’une hystérectomie et là, bien sûr, c’est à la patiente de peser les avantages et les inconvénients de la méthode.
Mirena bénéficie d’un énorme recul sur des millions de patientes. Il rend de grands services et évite notamment des milliers d’hystérectomies dans notre pays. Il n’y a aucun élément nouveau qui puisse être à l’origine de cette polémique. Or les choses sont présentées comme s’il s’agissait du dernier scandale sanitaire, avec des effets qui seraient inconnus ou inexpliqués. Ce n’est pas le cas. En outre, ni moi ni mes collègues étrangers ne comprenons la soudaineté de ce phénomène. Je suis personnellement surpris qu’il y ait à nouveau une attaque non justifiée contre une contraception qui a fait la preuve de son utilité pour des millions de femmes dans le monde qui elles, malheureusement n’en parlent pas dans les réseaux sociaux.
Pour les patientes, cela s’ajoute à l’affaire précédente concernant les pilules de 3e génération. Nous avons enregistré une augmentation de 5 % des IVG en 2013, suite à l’anathème qui avait été jeté simplement pour les dérembourser. Aujourd’hui, certaines femmes viennent se faire retirer leur Mirena alors qu’elles n’ont aucun effet secondaire. Les choix en matière de contraception se réduisent de plus en plus pour les femmes : mauvaise météo pour les femmes !
La pharmacovigilance doit faire son travail. Elle a de l’argent pour cela. Si un médicament est dangereux, on le retire du marché, on ne se contente pas de le dérembourser. Qui agit subrepticement contre la liberté des femmes de choisir une contraception qui lui convienne et qui soit prise en charge par la société ».
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