Des taux sanguins d’antibiotiques adaptés à l’individu grâce à un nanocapteur

Publié le 03/03/2014

Joseph Ndieyira et coll., du London Center of Nanotechnology, développent une méthodologie innovante pour mesurer le taux sanguin des antibiotiques. Ils publient dans « Nature Nanotechnology », la description d’un « capteur nanomécanique » capable de mesurer la concentration d’antibiotiques efficaces dans le sang, faisant la part avec la fraction des antibiotiques liés.

Ce qui, commentent les auteurs, « s’inscrit dans les objectifs d’une médecine personnalisée, avec la potentialité d’administrer des doses adaptées selon les individus, en apportant un gain d’efficacité et une réduction des effets toxiques ».

Pour la vancomycine

Le principe est fondé sur le fait que les protéines circulantes d’un individu peuvent altérer la liaison entre une molécule d’antibiotique et la paroi bactérienne cible, et réduire son efficacité.

Les taux d’antibiotiques se liant aux protéines sériques sont variables d’un individu à l’autre. Les chercheurs sont en train de travailler à la mise au point d’un capteur nanomécanique destiné à obtenir cette information, « y compris lorsque les molécules d’antibiotiques sont présentes à des concentrations très basses ».

Le capteur est recouvert d’une membrane extrêmement sensible aux signaux occasionnés par la présence des antibiotiques. Les tests ont été effectués pour la vancomycine et l’oritavancine (un médicament non encore approuvé, destiné aux bactéries résistantes à la vancomycine).

Évaluation d’anesthésiques, d’anticancéreux...

Les chercheurs voient au-delà des antibiotiques, la mise au point possible d’outils similaires pour l’évaluation d’anesthésiques, d’anticancéreux et d’anti-VIH. Le monitorage précis des doses sera particulièrement intéressant pour éviter un usage excessif d’antibiotiques, ce qui peut être à l’origine de résistances, ou un sous-usage des antibiotiques, avec le risque d’une reprise de conscience du patient pendant une intervention.

Ces développements peuvent aussi permettre d’étudier plus finement les associations thérapeutiques.

Dr Béatrice Vuaille

Source : lequotidiendumedecin.fr