En France, environ 3 200 greffes sont effectuées chaque année, dont 1 sur 3 chez les plus de 60 ans, alors que près de 14 000 patients sont en attente de greffon. Ainsi, un greffon rénal est disponible pour 4,6 candidats. Parallèlement, le nombre de patients en insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) ne cesse d’augmenter. Ils étaient 52 000 en 2003, et 76 000 en 2013. Parmi eux, 45 % sont des transplantés et 55 % des dialysés.
Si en Norvège 70 % des patients en IRCT sont greffés, en France seulement 45 % des patients le sont pour un objectif recommandé à 5 ans de 55 %. Plusieurs paramètres, entre autres les pathologies en cause, l’implication et la motivation des ARS dans le soutien aux équipes de transplantation, expliquent ces fortes disparités régionales. Ainsi, le pourcentage de patients greffés est de 30 % dans certaines régions, 55 % dans d’autres. Le nombre de greffons disponibles est 2 fois moindre dans certaines régions. Le pourcentage de greffes préemptives est de près de 10 % en Pays-de-Loire, mais moindre ailleurs. Le délai avant inscription sur liste d’attente est également très variable. Ainsi moins de 20 % des patients sont inscrits avant la dialyse et à peine 50 % après un an de dialyse. Le délai moyen est plus long dans le Nord-Pas-de-Calais et en Provence-Alpes-Côte d’azur, plus court en Franche-Comté et Ile-de-France.
Le temps d’attente sur la liste est de deux ans en moyenne, avec des régions où l’on attend moins comme le Poitou-Charentes ou la Normandie, et d’autres ou l’attente est plus prolongée, comme l’Île de France et l’Outre mer, les politiques d’inscription étant différentes.
14 000 personnes en attente de rein
Pour répondre à ces disparités, les autorités misent sur différents ressorts : uniformiser les règles d’inscription entre toutes les équipes en visant un taux d’inscription de 100 % avant la dialyse, apporter une information précoce, développer la greffe avec donneur vivant, augmenter les moyens de prélèvement et les effectifs des équipes de transplantation.
Avec la procréation, l’embryologie et la génétique humaine, le prélèvement et la greffe constitue une priorité pour l’Agence de la biomédecine. Celle-ci a rappelé que les greffes par donneurs vivants ont dépassé l’an dernier la barre symbolique des 500 pour représenter 16 % des greffes rénales. L’objectif des 20 % fin 2 016 sera vraisemblablement atteint. La situation de pénurie demeure néanmoins, avec plus de 14 000 personnes en attente de rein. Le nouveau score rein pour l’allocation des greffons au niveau national, a été mis en place le 3 février dernier après une concertation poussée avec les professionnels et les associations. Compromis entre les impératifs d’efficacité, d’équité et de faisabilité, ce nouveau score vise notamment à assurer un meilleur appariement en âge entre donneurs et receveurs au profit notamment des jeunes receveurs et à réduire les disparités régionales. Enfin, en 2004, 164 greffes rénales étaient réalisées avec un donneur vivant dans notre pays soit 7 % de l’activité totale de greffe. À cette époque, seules les personnes ayant un lien biologique avec le receveur pouvaient lui donner un rein. Depuis, un certain nombre d’avancées ont permis le développement de cette activité en permettant la greffe entre conjoints, puis à toute personne ayant un lien affectif étroit, avéré depuis plus de 2 ans, ainsi enfin que le don croisé. Une nouvelle étape a été franchie en France en 2 011 avec la réalisation des premières greffes ABO incompatibles.
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