La recherche contre le virus Zika s'accélère, alors que sont publiés ce mardi les premiers résultats positifs sur un candidat vaccin et la description d'un modèle animal pour l'étude du virus, respectivement dans « Nature » et « Nature Communications ».
Vaccin à ADN ou vaccin inactivé
Dans une lettre publiée dans « Nature », des scientifiques brésiliens et américains démontrent qu'une unique injection d'un vaccin à ADN ou d'un vaccin inactivé fournit une protection complète à des souris exposées par la suite à la souche de virus Zika circulant au Brésil.
Les chercheurs ont produit un plasmide contentant l'intégralité du génome présidant à la production des protéines virales de l'enveloppe et de la capside de la souche brésilienne BeH815744 du virus. Une fois injecté, à raison de 50 µg par souris, le plasmide protégeait les animaux contre une tentative d'infection réalisée 4 semaines plus tard. Aucun des individus vaccinés ne présentait de virémie détectable (moins de 100 copies/mL) alors que c'était le cas au bout de 3 jours pour les animaux qui avaient reçu un placebo. Les auteurs déclarent en outre avoir détecté des taux importants d'anticorps spécifiques de l'enveloppe du virus Zika dans le sang des rongeurs protégés.
Les immunoglobulines IgG extraits des souris vaccinées conféraient en outre une immunisation passive contre le virus qui n'était pas altérée chez les souris dépourvues de lymphocytes T CD4 et CD8.
La même équipe a produit plusieurs virus mutants inactivés à partir de virus PRVABC59, car dépourvus de capside, de région transmembranaire ou d'enveloppe. Des souris ont reçu 1 µg de virus inactivé et d'alun ou un placebo (de l'alun seul). Là encore, une unique injection procurait une protection complète et était associée à une absence totale de virémie lors d'une infection 4 semaines après la vaccination.
« Il est difficile d'extrapoler ces résultats à l'homme, reconnaissent les auteurs, néanmoins, la protection robuste observée lors de nos expérimentations nous montre un chemin possible vers la mise au point d'un vaccin chez l'homme. »
Un modèle pour étudier le virus chez la femme enceinte
Dans un article publié le même jour dans « Nature Communications », Dawn Dudley, de l'université de Winconsin-Madison et ses collègues, ont montré que les macaques rhésus sont susceptibles d'être infectés par les lignées asiatiques du virus Zika. Les chercheurs ont procédé à des injections sous-cutanées de solutions contenant le virus chez 8 singes, dont deux femelles enceintes. La présence de virus était retrouvée au bout de 24 heures dans le plasma de l'intégralité des animaux, ainsi que dans leur salive, leur urine et dans leur liquide céphalo-rachidien.
La virémie est restée détectable pendant 21 jours en moyenne chez les singes non enceintes et au moins 57 jours chez les deux femelles enceintes. Une nouvelle tentative d'infection réalisée 10 semaines après la première n'était associée à aucune virémie détectable. « L'infection de singe rhésus par la lignée asiatique du virus Zika est un modèle animal pertinent pour étudier la pathogenèse et évaluer l'impact de moyen de lutte contre l'infection au cours de la grossesse chez l'humain. »
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