En réaction aux deux cas de réactions de type allergique au Royaume-Uni à l’administration du vaccin ARNm contre le SARS-CoV-2 développé par Pfizer et BioNTech, la Fédération française d'allergologie (FFAL) a précisé, dans un court communiqué, que « les antécédents d’allergie ou d’anaphylaxie ne constituent en aucun cas une contre-indication systématique à cette vaccination ».
Le 10 décembre dernier, la Sécurité sociale britannique (NHS) a signalé des effets secondaires observés chez deux soignants dès le lancement de la campagne de vaccination. Ces personnes, qui ont présenté des démangeaisons et des difficultés respiratoires, avaient des antécédents allergiques et se sont rapidement rétablies, selon les autorités sanitaires britanniques.
Selon le Pr Frédéric De Blay, responsable du pôle " Asthme et allergologie " du CHU de Strasbourg et président de la FFAL « certains patients peuvent réagir aux vaccins à base d'œufs. On a d'ailleurs connu des cas lors de la vaccination contre le H1N1, explique-t-il au « Quotidien ». Dans le cas du vaccin contre la Covid-19, il contient du polyéthylène glycol, qui est un allergène très rarement mis en cause. Il serait étonnant que les Anglais aient eu 2 cas d'allergie au polyéthylène glycol le même jour. Une enquête est en cours pour explorer les outres sources d'allergie comme la chlorhexidine utilisée pour désinfecter le site d'injection. »
Concernant l'ARNm en lui-même, le Pr De Blay ne pense pas que cette macromolécule soit un allergène. « L'ARNm est inclus dans un liposome dont il ne sort que pour aller directement dans la cellule. Il serait plus vraisemblable d'imaginer une allergie aux protéines qui l'accompagne », explique-t-il.
Des mécanismes physiologiques encore méconnus
Dans la foulée de cette annonce, les autorités sanitaires britanniques ont demandé aux hôpitaux de rechercher systématiquement un terrain allergique. Les établissements de santé refusent ainsi la vaccination aux personnes ayant des allergies à la nourriture, aux médicaments ou aux vaccins.
Une décision que n'approuve pas la FFAL, qui précise que les mécanismes des réactions allergiques aux vaccins n'ont, actuellement, pas d’explication physiopathologique précise. Ainsi, les réactions adverses, aux médicaments comme aux vaccins, ne sont pas toutes de nature allergique. La FFAL rappelle en outre que la réalisation de tests prédictifs aux vaccins n'est généralement pas pertinente.
« L'agence britannique a pris une position hyperprotectrice, plus politique que scientifique », réagit le Pr De Blay, qui craint une réaction de panique de la part des patients souffrant d'allergie. « Il ne faut pas que les allergiques soient dissuadés se faire vacciner, poursuit-il. On veut éviter la situation du mois de mars dernier, lorsque la FDA avait lancé une alerte sur les corticoïdes inhalés, reprise par les autorités en France. Beaucoup de patients asthmatiques avaient alors arrêté leur traitement. »
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