Les patients atteints de cancer constituent une population particulièrement vulnérable au risque de formes graves d'infection par le SARS-CoV-2, le HCSP ayant à ce titre publié des recommandations spécifiques. Aussi les oncologues sont-ils extrêmement préoccupés par le risque d'infection de leurs patients. La prévention des contacts entre les patients atteints de cancer et ceux infectés par le SARS-CoV-2 les conduit à renoncer aux visites non essentielles qu'implique la participation aux essais cliniques, et ce d'autant plus que les capacités hospitalières sont sous fortes tensions dans plusieurs États américains.
En mars 2020, la Société américaine d'oncologie clinique (ASCO) a mené une enquête auprès des promoteurs d'essais cliniques enregistrés auprès de son comité de recherche sur le cancer et mis en place une task force dédiée aux problèmes rencontrés par ces essais lors de l’épidémie de Covid-19.
Au cours de leur enquête, 32 équipes d'investigateurs ont répondu, dont 14 s'occupant de programmes de recherche académique et 18 s'occupait de programme de recherche communautaire. Sur les 64 questionnaires envoyés, 46 réponses ont été reçues et analysées par les auteurs, dont 32 étaient exploitables. Dans 64 % des cas, les investigateurs interrogés précisent que leurs institutions ont mis en place une politique spécifique en réponse à la pandémie.
Dans 59,4 % des cas, les investigateurs ont dû stopper la recherche et le recrutement de nouveaux patients, ainsi que les consultations uniquement consacrées au suivi de l'essai clinique. Dans la moitié des cas, les prélèvements de sang et de tissus ont également été interrompus.
Des enseignements pour la suite
L'enquête révèle aussi quelques motifs d'espoir : les efforts pour adapter les essais cliniques aux contraintes actuelles pourraient s'avérer utiles, même une fois la crise actuelle passée. Dans environ 90 % des cas, les chercheurs ont précisé qu'ils ont suivi les patients recrutés à distance quand c'était possible. Une pratique qui pourrait se généraliser dans les protocoles à l'avenir. Ce genre de mutation ne s'est toutefois pas faite sans heurt : la moitié des interrogés précisent qu'ils ont eu du mal à mobiliser toutes les spécialités concernées pour mettre en place un suivi à distance (radiologues, infirmiers etc).
« Les résultats de cette enquête et d'autres études démontrent l'impact important de l'épidémie sur les études cliniques, résument les auteurs. Les retours du terrain devraient permettre de mettre en place des stratégies efficaces dans cette situation très évolutive. »
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