Alors que des signes cutanés ont été récemment rapportés comme possiblement associés au Covid-19, la Société française de dermatologique (SFD) tient à rappeler que « toute engelure n'est pas obligatoirement un signe de Covid, les engelures étant quand même une dermatose assez fréquente », est-il écrit dans un communiqué signé de sa présidente, le Pr Marie Beylot-Barry.
Ainsi, avant de conclure à une possible association et d'indiquer une conduite à tenir, la SFD préconise un recensement des cas observés en France, ce qu'elle compte faire via un appel à cas lancé le lundi 30 mars. Contexte, signes cliniques et leur évolution, photos voire biopsies, sont autant d'éléments à fournir à cet effet. La SFD annonce vouloir favoriser la mise en place de filières permettant aux dermatologues et généralistes de première ligne d'adresser les patients dans des centres hospitaliers de référence afin de les tester (PCR virale naso-pharyngée et sérologie une fois disponible, à renouveler 14 jours).
Si les dermatologues ont été alertés au début par des érythèmes sur le visage de patients infectés par le Covid-19, ces manifestations semblant « très rares », ont été rapportées assez rapidement ensuite « des lésions ressemblant à des engelures, surtout sur les orteils », est-il décrit. Si « le nombre de cas paraît important et la survenue inhabituelle en cette saison », la SFD souligne que « très peu de ces observations ont été documentées avec un test Covid » et que « la plupart surviennent chez des patients sans signes associés et sans contexte de contage ».
Prudence et vigilance, tels sont les deux messages de la société savante, qui « souhaite confirmer ou non cette association ou lien éventuel ». Pour la SFD, il n'y a « pas encore de preuve pour affirmer qu'il s'agit d'un signe précoce du Covid-19 devant conduire à suspecter fortement le diagnostic (comme peut l'être l'anosmie) et conduire à l'isolement du patient ».
De plus, il semblerait même « parmi les rares documentés que les signes surviennent plutôt tard dans l'infection, pouvant ainsi suggérer un mécanisme d'origine immunologique », est-il décrit. La société savante, que le virus n'est pas réputé pour son tropisme cutané jusque-là, explique s'interroger sur le fait que ces signes n'aient pas été décrits chez les patients hospitalisés et qu'il « n'existe que quelques rares publications chinoises et italiennes d'éruptions assez peu spécifiques », est-il indiqué.
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