Quels sont les membres du personnel hospitalier les plus à risque d’une infection par le SARS-CoV-2 ? Une étude britannique apporte une première réponse : les médecins de soins intensifs seraient moins susceptibles d’être infectés que les professionnels d’autres services, tandis que le personnel d’entretien serait le plus exposé.
Publiés dans « Thorax », ces résultats s’appuient sur l’analyse de tests sérologiques de 545 membres des hôpitaux de Birmingham, tous en poste fin avril, en plein pic épidémique au Royaume-Uni. En moyenne, 24,4 % d’entre eux avaient développé des anticorps, contre 6 % en moyenne dans la population de cette région d’Angleterre. Ceux ayant signalé une maladie symptomatique antérieure « avaient une séroprévalence plus élevée (37,5 % vs 17,1 %) et des réponses anticorps quantitativement plus élevées que ceux qui étaient restés asymptomatiques », relèvent les auteurs.
De meilleurs équipements de protection en soins intensifs
Selon le poste occupé, la séroprévalence variait de 34,5 % (la plus élevée) parmi les agents d’entretien à 14,8 % chez les participants travaillant en soins intensifs. La séroprévalence atteignait 30,3 % chez les professionnels des services de médecine interne, 13,3 % dans les services d’urgence et 13 % dans les services de chirurgie générale. Après ajustement selon l’âge, le sexe et l’origine ethnique, les femmes affichaient une séroprévalence plus élevée que les hommes (26,3 % vs 18,8 %), sans que cette différence n'apparaisse statistiquement significative.
« Les raisons sous-jacentes à cette situation sont probablement multifactorielles », estiment les auteurs, soulignant néanmoins l’utilisation d'un équipement de protection individuelle amélioré dans les unités de soins intensifs. Autre hypothèse, les patients arrivant en soins intensifs sont moins contagieux car leur contamination est plus éloignée dans le temps.
Les chercheurs ont également constaté que les personnes appartenant à une minorité ethnique avaient en revanche « un risque significativement accru de séropositivité (OR : 1,92) », observent les auteurs. Si ces professionnels « vivent en moyenne dans des zones beaucoup plus défavorisées », le lieu de vie « n’a pas influencé de manière significative le statut sérologique dans notre modèle de régression logistique multiple », poursuivent-ils.
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