L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué ce 4 septembre ne pas attendre une vaccination généralisée contre le Covid-19 avant mi-2021. « Comme vous le savez, un nombre considérable de candidats sont maintenant entrés dans la phase 3 des essais, a déclaré Margaret Harris, un porte-parole de l'OMS, lors d'un point presse à Genève. Nous en connaissons au moins 6 à 9 qui ont déjà parcouru un long chemin en termes de recherche ».
Pour autant, « en termes de calendrier réaliste, nous ne nous attendons vraiment pas à voir une vaccination généralisée avant le milieu de l'année prochaine », a-t-elle ajouté. La phase 3 des essais nécessite du temps et, lors d'une conférence de la Fédération internationale de l'industrie pharmaceutique et des associations (FIIM), les industriels ont assuré vouloir respecter les normes de sécurité en vigueur, malgré des appels parfois insistants à préférer la rapidité.
Malgré la concurrence, les industriels se coordonnent
Fin août, le président Donald Trump avait par ailleurs promis un vaccin cette année contre le Covid. Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) du pays ont demandé « urgemment » aux États de faire le nécessaire pour que les centres de distribution d'un futur vaccin puissent être « complètement opérationnels d'ici le 1er novembre 2020 », soit juste avant l'élection présidentielle.
Si la concurrence joue à plein dans la course au vaccin, « la bonne nouvelle, c'est que les fabricants (...) réfléchissent déjà à la manière dont ils pourront augmenter la production de vaccins une fois que nous saurons lequel sera utilisé », a indiqué Margaret Harris.
À Genève, Soumya Swaminathan, scientifique en chef à l'OMS, a expliqué que l'organisation onusienne a travaillé avec les experts du monde entier, notamment les Agences du médicament américaine (FDA) et européenne (EMA), pour proposer des critères d'efficacité et de sécurité. « Nous aimerions voir un vaccin ayant une efficacité d'au moins 50 %, de préférence supérieure », a-t-elle annoncé.
Une course effrénée
Parmi les candidats en phase 3, on peut citer, entre autres, le plus avancé, l'italien à vecteur adénoviral développé par l'IRBM en collaboration avec l'Université d'Oxford et AstraZeneca, l'américain à ARNm de la biotech Moderna soutenu par les Instituts nationaux de la santé américains (NIH), ou encore celui à ARNm de Pfizer et BioNTech lancé fin juillet, quelques jours après les concurrents chinois Sinovac et Sinopharm. Quant au vaccin de Novavax, l'entrée en phase 3 en partenariat avec Takeda est annoncée pour le 3e trimestre 2020.
Par ailleurs, le vaccin russe Spoutnik V, autorisé à la phase 3 dans le pays, vient d'apporter les premières preuves d'efficacité et de tolérance dans deux études de petite taille publiées vendredi dans « The Lancet ». Ce candidat est constitué de deux composants différents, administrés en deux injections successives à trois semaines d'intervalle, chacun ayant comme vecteur un adénovirus humain.
Jeudi 3 septembre, le laboratoire français Sanofi en partenariat avec GSK a annoncé le lancement d'un essai clinique de phase 1-2 testant un vaccin faisant appel à la technologie à base de protéine recombinante utilisée pour la grippe saisonnière.
Selon l'OMS, un total de 176 candidats sont en cours de développement dans le monde, dont 34 au stade d'essais cliniques et parmi eux, huit environ sont en phase 3.
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