LE PLUS GRAND rassemblement populationnel du monde est le « grand pèlerinage » à La Mecque, ou Hadj, prévu en octobre cette année. En 2010 près de 3 millions de pèlerins avaient été récensés par le centre de statistiques d’Arabie Saoudite. Les pèlerins sont majoritairement des hommes (64,3 %) et 55 % viennent d’un pays étranger. Pour le Hadj, les pèlerins musulmans suivent un itinéraire très précis à des dates données. Il y a aussi le « petit pèlerinage » ou Umra. Il peut être réalisé à n’importe quel moment en dehors de la période officielle du Hadj, mais on note un pic d’affluence pendant le ramadan.
Les conseils sanitaires aux voyageurs sont donc importants dans ces contextes de rassemblement humain, favorisant le risque d’épidémie de maladies infectieuses ou d’autres types.
Le nouveau coronavirus
Cette année, une attention particulière est portée au MERS-CoV, dont la majorité des cas ont été rapportés en Arabie Saoudite (66 à ce jour). Un cas a été rapporté au Royaume-Uni à la suite d’un retour de pèlerinage en janvier 2013.
Le Ministère de la Santé Saoudien vient de publier des « mesures préventives spéciales pour le coronavirus MERS ». Les personnes âgées (sans qu’un seuil précis ne soit fixé), les femmes enceintes, les enfants et les personnes affectées de maladies chroniques, notamment les personnes cardiaques, diabétiques ou souffrant de maladies respiratoires, du rein ou de déficiences immunitaires, ne pourront pas obtenir de visa cette année.
La France qui a mis en place une surveillance coordonnée par l’InVS en octobre 2012 a réactualisé les recommandations émises par le Haut Conseil de la Santé publique.
Le CDC américain a publié des recommandations similaires, en accord avec l’Arabie Saoudite.
D’une manière générale, pour limiter le risque de transmission du virus, les mesures classiques d’hygiène sont recommandées et tout contact avec des animaux doit être évité.
Maladies respiratoires.
Les maladies respiratoires représentent un risque important chez les pèlerins. Une étude avait révélé la fréquence d’Hæmophilus influenza, Klebsiella pneumoniae et Streptococcus pneumoniae chez les pèlerins symptomatiques.
Un portage viral est également décelé (1 prélèvement de gorge sur 5). Le ministère de la Santé saoudien recommande aux pèlerins venant de l’étranger, en particulier s’ils sont fragiles ou âgés, de se faire vacciner contre la grippe saisonnière.
Vaccination.
Les maladies à prévention vaccinale : les autorités saoudiennes ont mis en place des obligations vaccinales pour l’obtention des visas d’entrée pour le Hadj et l’Umra : la fièvre jaune pour les voyageurs en provenance d’un pays à risque de transmission, la méningite à méningocoque avec le vaccin quadrivalent ACYW135, la poliomyélite (vaccin oral ou inactivé selon les pays d’où le sujet vient). Ce à quoi l’InVS ajoute qu’il est fortement recommandé à chacun d’être à jour dans ses vaccinations (voir le BEH : recommandations vaccinales 2013*).
Les risques sanitaires associés aux pathologies non transmissibles (HTA, décompensation cardiaque, etc.) sont à prendre en considération de même que les risques de traumatismes. L’épuisement physique, des mouvements de foule, peuvent être à l’origine d’accidents (blessures, contusions, fractures), de chutes parfois fatales.
La prévention des risques liés à la chaleur est également de mise. Les hommes n’ont pas le droit de se couvrir la tête, aussi le risque d’insolation est il important. Chaque année, le Hadj se déroule environ 11 jours plus tôt que l’année précédente selon le calendrier Grégorien. La Mecque compte 7 hôpitaux d’une capacité totale de 3 173 lits. La mortalité associée au Hadj varie de 24 à 48 pour 100 000 pèlerins selon les années. Certaines de causes de décès sont évitables.
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