Le variant Delta (B.1.617.2, dit « indien ») représente désormais « entre 9 et 10 % » des nouvelles infections par le SARS-CoV-2 en France, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, le 23 juin, à l’issue du Conseil des ministres. La semaine dernière, le ministre de la Santé, Olivier Véran, évoquait une fourchette, à partir des données de criblage des tests positifs, de 2 % à 4 % des cas dus à ce variant identifié en Inde.
« Des disparités territoriales existent », a précisé Gabriel Attal : le variant Delta représente « 12 à 13 % des contaminations en Île-de-France » et « 70 % des cas positifs détectés » dans les Landes, seul département où le taux d’incidence se maintient au-dessus du seuil de 50 cas pour 100 000 habitants, a-t-il poursuivi, soulignant également la présence de « plusieurs clusters » dans le Bas-Rhin.
Entre 40 et 60 % plus transmissible que le variant Alpha
Selon l’ECDC (European Center for Disease Prevention and Control), le variant Delta est entre 40 et 60 % plus transmissible que le variant alpha (Β.1.1.7, dit « britannique »). Son taux de reproduction effectif serait 97 % plus élevé que la souche originelle du virus, selon les données mondiales collectées par GISAID. Au Royaume-Uni, il « s'est propagé rapidement, malgré une couverture vaccinale relativement élevée », relève l’ECDC, alors que le variant, détecté mi-mars dans le pays, représentait mi-juin 91 % des nouvelles contaminations.
Les données en provenance d’outre-Manche font également état d’un taux d’attaque secondaire plus élevé avec le variant Delta qu’avec le variant Alpha. « Pour les contacts des cas sans antécédent de voyage, le taux d'attaque secondaire était de 11,4 % pour le VOC [variant of concern, N.D.L.R.] Delta contre 8 % pour le VOC Alpha », souligne l’ECDC, notant que, selon une étude cas-témoins menée au Royaume-Uni, « le VOC Delta pourrait être plus fortement associé à la transmission domestique que le VOC Alpha ».
Un risque d’hospitalisation plus élevé
Le variant Delta serait par ailleurs associé à un risque d'hospitalisation plus élevé. Là encore, l’ECDC s’appuie notamment sur les données du Royaume-Uni. En Écosse, les données (ajustées pour l'âge, le sexe, l'indice de pauvreté, les comorbidités, etc.) montrent un risque accru d'hospitalisation (HR à 1,85) parmi les cas infectés par le variant Delta par rapport à ceux infectés par le VOC Alpha.
Donnée rassurante, une vaccination complète offrirait une protection presque équivalente face au variant Delta, par rapport aux autres variants. En revanche, une seule dose protégerait moins bien contre l’infection par le variant Delta que contre celle par les autres variants, « quel que soit le type de vaccin ».
À partir de ces différentes données, l’ECDC estime qu’en Europe, 70 % des nouvelles infections devraient être dues à ce variant d'ici au début du mois d’août et 90 % d'ici à la fin août. Ainsi, tout assouplissement des mesures de freinage de l’épidémie au cours de l'été « pourrait entraîner une augmentation rapide et significative des cas quotidiens dans tous les groupes d'âge, avec une augmentation associée des hospitalisations et des décès, atteignant potentiellement les mêmes niveaux qu'à l'automne 2020 », avertit l’ECDC.
Pour éviter une résurgence de l’épidémie sur le continent, l’ECDC préconise le maintien des mesures de freinage « à un niveau suffisant pour contenir la transmission communautaire », le renforcement de la surveillance génomique, mais également une poursuite de la vaccination, en ciblant en priorité les personnes à risque de forme grave, pour lesquelles la seconde injection doit intervenir « dans l'intervalle le plus court possible après l'administration de la première dose ».
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024