En pleine épidémie de Covid-19, le lavage des mains est plus que jamais recommandé. Les soignants, tout particulièrement, doivent se laver les mains de façon répétée. Comment dès lors éviter la survenue d'irritations ? La Société française de dermatologie (SFD) met à la disposition de tous une fiche pratique pour garder des mains saines, élaborée avec le groupe Dermato-Allergologie.
Dans les services de soins, la SFD préconise l’utilisation exclusive des solutions hydro-alcooliques (SHA). « Contrairement aux idées reçues, les SHA n'aggravent pas la sécheresse et ne provoquent pas de dermite d'irritation mais elles sont mal tolérées lorsque les mains sont abîmées », explique-t-elle.
Le savon plus irritant que les SHA
En revanche, les lavages de mains répétés à l'eau ou au savon (plus de dix fois par jour) et l'utilisation à mains nues de bio-nettoyants pour les surfaces peuvent causer des irritations. « L’installation d’une dermite d’irritation favorise l’apparition secondaire d’allergie de contact », met en garde la SFD.
La SFD recommande par ailleurs de ne pas utiliser savon et SHA en même temps et de ne jamais utiliser de savon antiseptique. Un pain surgras ou un syndet doux peut remplacer le savon classique en cas d'irritation des mains.
Que ce soit à domicile ou dans les services de soins, les mains doivent être lavées à l'eau tiède, être mouillées avant d'appliquer le savon, parfaitement rincées et séchées par légers tamponnements.
Concernant les gants, la SFD recommande d'attendre d'avoir les mains bien sèches avant de le mettre et de limiter leur port à un maximum de 30 minutes d’affilée.
La SFD appelle également à recourir à des crèmes émollientes sans attendre d'avoir les mains abîmées, tout en évitant toutefois les interactions avec les SHA.
Pas de lien encore établi entre engelures et infection Covid-19
En parallèle de ces messages pratiques, la SFD a également publié un point d'étape de l'étude Covidskin visant à évaluer le lien entre certains signes cutanés rapportés et l'infection Covid-19. À ce stade, et sur la base de 84 cas rapportés, la survenue d'engelures, inhabituellement fréquentes, ne permet pas d'exclure ni d'affirmer une infection Covid-19 antérieure. Néanmoins, « ces données ne montrent aucun argument en faveur d'une contagiosité potentielle de ces patients, message important pour les patients et leur entourage », précise la SFD.
Concernant l'étude de 29 autres patients présentant des manifestations cutanées, la SFD note : « Des signes hétérogènes avec, pour ceux associés (sous réserve des résultats en cours) à une PCR positive surtout un érythème du visage ou un livédo et une infection Covid déjà connue ou suspectée. »
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