Il est, pour le moment, impossible de se prononcer sur la sécurité et l’efficacité des différents traitements envisagés pour venir en aide aux patients infectés par le virus Ebola, selon un rapport préliminaire de l’Agence européenne du médicament (EMA). Le Comité européen des médicaments à usage humain (CHMP) de l’EMA a été chargé de passer en revue sept traitements actuellement à l’étude. Le Dr Marco Cavaleri qui dirige le département dédié aux traitements anti-infectieux et aux vaccins du CHMP a dû reconnaître que cette tâche était impossible à mener car « ces traitements sont encore à des phases trop précoces de leur développement. Nous encourageons les promoteurs de ces molécules à fournir le plus de données sur leur utilisation chez des patients ».
Sept traitements
Dans son rapport, l’EMA passe en revue sept traitements, dont certains sont déjà connus du grand public. Ainsi l’antiviral favipiravir produit par Toyama Chemichals est actuellement évalué dans le cadre d’une étude observationnelle promue par l’INSERM en Guinée. Le cocktail d’anticorps monoclonaux ZMapp (Leafbio Inc) n’a été pour l’instant administré qu’à cinq patients après avoir donné des résultats encourageants chez le singe. Le TKM-100802, aussi appelé TKM-Ebola, est quant à lui un antiviral mis au point par la firme canadienne Tekmira. En attendant les résultats des premiers essais de phase I débutés en janvier 2014, le CDC américain a autorisé cet été l’utilisation expérimentale du TKM-Ebola en cas d’urgence.
Des modes d’actions divers
D’autres candidats moins populaires figurent sur la liste des médicaments évalués par l’EMA, comme le BCX4430. Initialement conçu contre le virus de l’hépatite C, cet inhibiteur de l’ARN polymérase est désormais destiné aux filovirus, dont les virus Marburg et Ebola. Le brincidofovir est un des derniers ajouts fait à la liste des médicaments envisagés. Il s’agit d’un antiviral mis au point par la firme américaine Chimerix, et prévu pour agir sur un large spectre de virus dont, entre autres, le cytomégalovirus, l’adénovirus et l’ebolavirus.
L’immunoglobuline F(ab’)2 de l’entreprise française biotechnologique Fab’entech figure également sur la liste des traitements, de même que l’AVI-7537 développé par la firme britannique Sarepta. Le mode d’action de l’AVI-7537 est un peu particulier, puisqu’il s’agit d’un codon ARN antisens destiné à empêcher la traduction de l’ARN de la protéine virale VP24 qui est une des sept protéines de structure nécessaires à l’assemblage du virus Ebola.
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