Service des urgences du CHU d’Angers, 25 novembre 2014. Un patient se présente, il a de la fièvre et des diarrhées. Il est rentré de Guinée, où il a travaillé pour une association humanitaire, neuf jours auparavant. L’infirmier d’accueil identifie un cas suspect d’Ebola, bien sûr. Mais comment le gérer ? Où doit-il attendre ? Que faire de la personne qui l’accompagne ? Comment doit-on s’habiller pour s’occuper de lui ?
Le personnel s’affaire, cherche des solutions, mais… il s’agit d’un exercice. Le patient est un patient standardisé, c’est-à-dire une personne qui est chargée d’imiter le comportement de quelqu’un qui se présenterait avec les symptômes d’Ebola. La scène est filmée, et les professionnels pourront bientôt débriefer autour de la vidéo pour savoir ce qu’ils peuvent améliorer. Bref, nous sommes dans un exercice de simulation.
L’arrivée d’un patient suspect Ebola est le type même de situation où la simulation peut faire la différence en tant qu’outil de formation. C’est un événement rare, les équipes médicales et paramédicales ont donc peu d’expérience sur le sujet. Mais il faut y être préparé. C’est pour cela que le virus africain a fait l’objet d’une session à part lors du 4e Colloque francophone de simulation en santé, organisé les 6 et 7 février derniers à l’Institut Pasteur à Paris.
Un mannequin suspect d’Ebola
L’expérience du CHU d’Angers n’a pas été le seul exercice en lien avec le virus africain à être présenté lors de cet événement. Ilumens, le laboratoire de l’Université Paris-Descartes dédié à la simulation, y a également relaté comment le personnel de l’hôpital Necker avait pu s’entraîner à la prise en charge d’une parturiente suspecte d’Ebola. Ici, l’exercice a d’abord été effectué avec une patiente standardisée accompagnée de son « mari » (en réalité, deux personnes de l’administration), puis à l’aide d’un mannequin haute-fidélité : l’équipe est allée jusqu’à la procédure de césarienne.
Tout a été fait pour que le personnel se trouve comme en situation réelle. Des problèmes inattendus se sont posés : comment téléphoner à l’extérieur avec le fameux heaume, élément indispensable de la tenue de sécurité renforcée en cas de prise en charge d’un patient Ebola ? Pire : comment utiliser un stéthoscope avec ce casque hermétique sur la tête ?
Les expériences d’Angers et de Necker étaient ponctuelles. Mais lors du colloque de l’Institut Pasteur, la Société française d’hygiène hospitalière a expliqué qu’elle était en train de mettre au point des scénarios Ebola utilisables dans différents établissements. Ceux-ci sont maintenant prêts, et seront testés prochainement dans tout le pays… Dans les mois qui viennent, les urgences des hôpitaux français doivent donc s’apprêter à voir déferler une vague de (faux) cas d’Ebola…
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