Alors que le bilan s’alourdit depuis de début de l’épidémie d’Ebola, en août dernier, dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri de la République démocratique du Congo (RDC) pour atteindre 260 morts en 4 mois, un protocole d'étude clinique thérapeutique a démarré fin novembre dans le Centre de traitement Ebola de l’ONG ALIMA à Beni, l'épicentre actuel de l'épidémie en RDC.
Un essai « unique en son genre »
« Cet essai est unique en son genre », se félicite Augustin Augier, secrétaire général d’ALIMA (Alliance for International Medical Action). « D’abord, parce que, pour une fois, l’ensemble des acteurs internationaux et nationaux de la recherche médicale ont été mis autour de la table par l’OMS. Contrairement aux recherches antérieures menées séparément par plusieurs organisations, cet essai fédère tous les acteurs derrière le leadership d’une organisation congolaise, celle du Pr Jean-Jacques Muyembe, de l’INRB (Institut national de recherche biomédicale) », explique le responsable de l’ONG. L’essai associe en effet le ministère de la Santé, le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) qui fait partie des National Institutes of Health (NIH) des États-Unis, ALIMA, Médecins sans Frontières et d'autres organisations. « Ce partenariat autour d’un protocole standard permet que les efforts de toutes les parties soient concentrés au bénéfice des patients », souligne Augustin Augier.
Quatre traitements évalués
Cet essai est également exemplaire, poursuit le secrétaire général d’ALIMA, « car nous avons réussi à mettre en place, en très peu de temps, un essai clinique thérapeutique pour évaluer plusieurs médicaments contre Ebola dans une zone actuellement en conflit ». Quatre médicaments, jugés « prometteurs » par l’ONG, vont être évalués et comparés pour « établir l’innocuité et déterminer lequel est le plus efficace » raconte Augustin Augier. Pour l’heure, trois thérapies sont intégrées à cet essai multicentrique, randomisé et contrôlé : le ZMapp (Mapp biopharmaceutical), le Mab 114 (du Pr Muyembe) et le Remdesivir (Gilead). Une quatrième, le REGN-EB3 (Regeneron Pharmaceuticals), sera prochainement ajoutée à l’essai. « Le ZMapp ayant déjà été testé face à un placebo, le choix a été fait, après un débat éthique entre les parties, de comparer les thérapies entre elles sans placebo », précise Augustin Augier. Pour les quatre bras de cet essai, ALIMA a réuni 440 patients pour lesquels la maladie à virus Ebola a été confirmée.
Pour mener cet essai, ALIMA, qui gère un centre de traitement de 61 lits à Beni, a renforcé son équipe de réponse Ebola avec 7 chercheurs. L’ONG, qui a conçu et utilise des chambres d’urgence biosécurisées, baptisées « CUBE », avait déjà formé plus de 60 membres du personnel national en collaboration avec l’INRB, notamment des médecins, des pharmaciens, des techniciens de laboratoire, des psychologues et d'autres travailleurs de la santé, au protocole de recherche et à la collecte des données.
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