Mars 2018, l’Association française pour l'étude du foie (AFEF) émet des recommandations pour l’élimination de l’infection par le virus de l’hépatite C en France (diminuer de 90 % les nouvelles infections et réduire de 65 % la mortalité liée au VHC). Le 26 mars 2018, dans le cadre du comité́ interministériel de la santé́, la ministre, avec le Premier ministre, présente le plan « priorité́ prévention ». Au 15e point figure « L’élimination de l’hépatite C à l’horizon 2 025 ».
Pour ce point, le plan gouvernemental « repose sur 3 actions principales : renforcer l’accessibilité́ aux traitements de l’hépatite C par l’ouverture à de nouveaux prescripteurs, en favorisant les réseaux ville-hôpital ; renforcer le dépistage de proximité́ par test rapide d’orientation diagnostique (TROD) dans une approche combinée du VIH, VHC, VHB ; renforcer la prévention par des actions innovantes “d’aller-vers” pour toucher les publics prioritaires et éloignés du système de santé́ ».
Le 29 mars 2018, suite à la publication au Journal officiel d’une renégociation des prix, tous les antiviraux directs deviennent disponibles en officine.
Le 15 mai 2018, le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la santé, ouvre la journée sur les hépatites virales par la nécessité de « reconsidérer notre modèle de prise en charge thérapeutique hospitalière spécialisée pour rapprocher prévention, dépistage, traitement et suivi au plus près des personnes ».
Être systématique
Longtemps silencieuse, l’hépatite C chronique peut évoluer vers la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire. Le nombre de personnes infectées par le VHC en France est estimé à 110 000, dont 60 000 à 70 000 ne connaitraient pas leur statut. En dehors des usagers de drogue, la population infectée est Monsieur et Madame tout le monde. « Seul le dépistage universel systématique permet de découvrir l’infection VHC là où l’on ne s’y attend pas », indique le Pr Victor de Lédinghen, hépatologue au CHU de Bordeaux, illustrant ses propos par la « prise en charge récente dans le service d’une hépatite C chronique chez un jeune de 25 ans ayant subi une exsanguino-transfusion à la naissance ».
C’est pourquoi l’AFEF préconise dans ses recommandations 2018 de réaliser une sérologie de l’hépatite C couplée à celle de l’hépatite B et du VIH au moins une fois dans la vie de tout adulte en France. « L’objectif d’élimination de l’hépatite C en 2025 nécessite l’implication de chaque médecin généraliste dans le dépistage. La plupart des patients infectés n’ont aujourd’hui pas de facteur de risque. Les dépister en 7 ans parmi 40 millions d’adultes impose 5 à 6 millions de tests annuels. Il faut préparer une pile d’ordonnance de tests de dépistage, être systématique et cocher sur le dossier quand le dépistage est fait. Le praticien ne trouvera peut-être dans sa patientèle qu’un seul patient infecté, mais celui-ci sera traité et guéri avec un traitement de 8 à 12 semaines sans effet indésirable. Seul ce travail de fourmi permettra d’éliminer les réservoirs de virus et la maladie », note le Pr de Lédinghen.
Le dépistage universel chemine. La Haute Autorité de santé a indiqué sur son site le 29 novembre 2018, qu’elle « lance, à la demande de la Direction générale de la Santé et l’Union nationale des caisses d’assurance maladie, des travaux en vue d’une évaluation médico-économique des stratégies de dépistage des personnes infectées par le virus de l’hépatite C ».
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