Une souche de grippe aviaire transmissible à l’homme, H7N9, a été confirmée dans un élevage de poulets aux États-Unis, alors que le pays est déjà confronté à une flambée de H5N1. « La présence de l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) H7N9 de la lignée nord-américaine liée aux oiseaux sauvages a été détectée dans un lot commercial de reproducteurs de poulets de chair dans le Mississippi », dans le comté de Noxubee, précise un rapport de l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), publié le 17 mars 2025.
La dernière détection de cette souche aux États-Unis remontait à août 2017. Les souches H5N1 et H7N9, détectées respectivement en 1997 et 2013, ont été les principales à l'origine des cas humains de grippe aviaire, selon les Centres américains de contrôle et prévention des maladies (CDC). La souche H7N9 peut provoquer de graves problèmes respiratoires. Entre 2013 et 2021, elle a infecté 1 668 personnes et fait 616 morts, principalement en Chine, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Des scientifiques avaient même émis l’hypothèse d’une potentielle transmission interhumaine.
Quelques dizaines de cas d’infection humaine à H5N1
À la suite de cette nouvelle détection, plus de 47 600 poulets ont été abattus dans l'élevage concerné. Une enquête épidémiologique approfondie et une surveillance renforcée sont en cours en lien avec les autorités locales, indique l'OMSA. Une souche, H5N9, avait aussi été identifiée pour la première fois dans le pays fin janvier, avec un risque de transmission à l’Homme considéré comme faible par les CDC.
Pour l’heure, la souche H5N1 prédomine aux États-Unis, avec une forte circulation dans les élevages de volailles, mais aussi chez les bovins. Quelques dizaines de cas de transmission à l’Homme ont été recensées, dont un décès enregistré en janvier. L’inquiétude est renforcée par le manque de communication des autorités fédérales, qui ont suspendu plusieurs rapports épidémiologiques depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump.
« La maladie s'est diffusée dans 124 pays », a indiqué Beth Bechdol, directrice générale adjointe de l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette diffusion « incontrôlée » comporte des risques pour « la santé publique mondiale, la santé humaine et la stabilité économique », a-t-elle ajouté, le 17 mars, lors d'un briefing destiné aux 194 pays membres.
Appel à la vaccination des élevages
« Le monde fait face à une panzootie (équivalent d'une pandémie pour les animaux, NDLR) inédite d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) (...) et cela nécessite une réponse mondiale coordonnée », a insisté Godfrey Magwenzi, directeur général adjoint de la FAO. L’agence onusienne appelle à amplifier les efforts et à envisager la vaccination.
En Chine, la vaccination des volatiles est menée depuis plusieurs années. La pratique est en revanche interdite dans de nombreux pays comme le Royaume-Uni ou les États-Unis, où des voix s'élèvent pour l'autoriser malgré les inquiétudes pour les exportations. En France, la vaccination des canards a permis de contenir l’épizootie ces deux dernières années. Mais le gouvernement a annoncé le 14 mars qu'il allait réduire sa participation financière aux futures campagnes. Cette décision a indigné les filières volaille et canard, qui affirment ne pas pouvoir en porter le coût.
Début mars, la FAO et l’OMSA ont publié une stratégie à horizon 2033 pour une meilleure prévention et gestion de la grippe aviaire. Et, la FAO a relayé le 17 mars un appel à candidatures de projets pour que leur attribuer une nouvelle enveloppe du Fonds de lutte contre les pandémies, géré par la Banque mondiale.
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