Resterons-nous impuissants, à la surface d’une planète stoppée, confinée, déprimée et bientôt peut-être ruinée ? Dévoués, des soignants se contaminent au contact de malades qui meurent tous les jours un peu plus. Sur l’autre rive, un espoir. Inespéré, il est apporté par la science chinoise. Une découverte appliquée immédiatement avec bonheur par les Coréens, qui s’en tirent plutôt très bien. Cet espoir, cette méthode et ce traitement se révèlent être, jour après jour, confirmés par notre centre méditerranéen. La ville de Marseille suscite l’admiration à l’étranger. Elle provoque une moue hexagonale, un mépris parisien et un silence Élyséen.
Double face d’une seule histoire, la mort à l’hôpital et la vie à Marseille. Histoire aussi d’un pot de fer contre un pot de terre. Le pot de fer contient des mesures de guerre et jette un regard de pitié sur le pot de terre. Oui, bien sûr, Chinois, Coréens et Marseillais se débarrassent du coronavirus en cinq jours. Mais est-ce bien vrai ? Et si cela devait être vrai, est-ce vraiment intéressant ?
L’intérêt serait-il de voir arriver en France ce que qui en passe en Italie ? Qui sont ces deux médicaments qui cassent la photocopieuse* du coronavirus ? Ils ne valent rien et ne rapportent rien. Trois francs, six sous. De plus, ils sont déclarés vieux. Ils mériteraient l’éloge d’être qualifiés d’anciens, connus et éprouvés. Vous les connaissez. Vous en avez déjà pris tous les jours si vous avez voyagé. Vos parents en ont pris s’ils ont vécu, ou combattu, dans les pays du paludisme.
Ne prenez pas ces médicaments qui vous débarrassent du virus. Si vous deviez les prendre, vous risqueriez des effets indésirables, plus indésirables que la mort. Ne prenez pas ces médicaments. Si vous deviez le faire, cela serait au détriment des malades qui en ont besoin. Oui, c’est embarrassant de se contredire, mais oui, à force de dire des grosses bêtises, il faut être honnête et le reconnaître. Oui, il y a de nombreux malades qui ont besoin de prendre ces médicaments, ils s’en portent bien.
L'évidence d'un choix à faire
Les jours vont passer. L’évolution pourrait suivre la logique d’une courbe qui est maintenant bien dessinée. Deux processus pourraient se poursuivre en parallèle. Pendant encore plusieurs semaines, le nombre de morts sans traitement devrait s’élever. Une même élévation devrait aussi être observée du côté du vieux couple médicamenteux qui sauve des vies. Un couple sino-coréen, du genre Hydro Xy Chloro Quine - A Zi Thro My Cine. Plus les jours vont passer, plus l’évidence d’un choix à faire se posera. Combien de morts ? Combien pour se résoudre à choisir la vie ? Combien pour enfin suivre la recommandation des scientifiques chinois, coréens, marseillais et américains.
Obstination rime avec consternation, comme s’il fallait être loyal à l’obligation de rester englué dans la confusion. Ici la perte de chances se compte en nombre de morts. Un peu plus chaque jour. Ceux qui se présentent aujourd’hui comme des bâtisseurs pourraient se révéler être, demain, des démolisseurs. Il n’y a pas de honte à manger son chapeau. Honneur aux sauveurs, chinois d’abord, coréens ensuite, marseillais enfin. Forza Italia ? Vive la France. Mille mercis à l’un de ses bons génies, gentil, humble et éclairé, le Professeur Didier Raoult, tranquille, admirable et nobélisable. Pourquoi ne pas suivre ses recommandations ? Pourquoi résister à l’appel de la vie ?
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