Le climat de surmédiatisation autour du Covid génère des peurs et des hésitations ; voire des comportements pas très réfléchis. Ainsi, après une période confinement de plusieurs semaines, le gouvernement a décidé de « déconfiner » les Français.
Le problème de la scolarisation des enfants s’est alors posé, car la vie doit reprendre tant sur un plan professionnel que sur celui de l’apprentissage. Notre premier ministre, et notre ministre de l’Éducation ont pris la décision de proposer une reprise scolaire dès mardi dernier (le lundi était la rentrée des enseignants) qui concernait au départ les « enfants décrocheurs ». Pour les autres ou ceux que les familles considéraient au-dessus du lot, le choix d’une reprise était subordonné à l’avis parental.
Compte tenu de l’actualité relayée par les médias, et par peur d’une 2e vague, le nombre d’enfants allant à l’école s’est réduit comme peau de chagrin. Comment accepter que nos jeunes concitoyens puissent rester à la maison, alors que les mesures barrières sont assurées de manière stricte au sein des établissements ?
De nombreux pédiatres de renom ont critiqué ce type de conduite (« Le Quotidien du Médecin » 13 mai 2020 : « Covid-19 : 20 présidents de sociétés savantes de pédiatrie réclament le retour des enfants à l'école »). Outre les conséquences sur l’apprentissage, les pédiatres ont posé la question de la violence familiale qui peut être de cette manière exacerbée. L’ensemble des professionnels de santé (certains ont laissé leurs enfants à l’école durant cette pandémie) doit œuvrer pour que les enfants reprennent rapidement le chemin de l’école.
Il est triste de voir le comportement de certains médias que nous voyons diffuser les propos parfois pas très intelligents de certaines stars qui refusent de mettre leurs enfants à l’école. Il en est de même des reportages où nous voyons des sociétés spécialisées dans la désinfection des lieux intervenir dans les écoles. Je pense que, si certains virus étaient présents début mars leur chance de survie suite à un confinement des écoles durant un mois et demi est nul… à moins que nous ayons la malchance d’avoir des mutants exceptionnels.
Il est tout aussi coupable de la part de nos dirigeants de ne pas prendre la responsabilité de la charge qui leur incombe. Il faut à un moment mettre les points sur les « i », et imposer des mesures, et ne pas laisser aux concitoyens et collectivités locales la possibilité de prendre les mesures appropriées.
Malheureusement une nouvelle fois les craintes générées par les sempiternelles informations peu rassurantes, au sein de nombreux médias, sont responsables de comportements parfois illogiques. Soyons intelligents, et affrontons cette situation avec du bon sens, car c’est de cette façon que nous arriverons à défier cette pandémie, et non suite à la diffusion de prévisions de cartomancienne qui ont souvent la préférence de certains journalistes.
Vous souhaitez vous aussi commenter l'actualité de votre profession dans le « Quotidien du Médecin » ? Adressez vos contributions à jean.paillard@lequotidiendumedecin.fr.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024