L'enquête COVIDSKIN, lancée par la Société française de dermatologie (SFD) afin d'explorer les signes dermatologiques en temps d'épidémie Covid, livre de nouveaux résultats dans un point d'étape.
D'après les informations recueillies chez 245 patients, il apparaît que les lésions à type d'engelures, inhabituellement fréquentes en cette saison, sont toujours le groupe le plus important concentrant 165 patients.
La SFD tient à souligner « le caractère non inaugural ou révélateur de ces manifestations, qui ne constituent pas un signe “d'alerte”, en particulier lorsqu'elles sont isolées », en ajoutant qu'« il n'existe pas d'argument en faveur d'une contagiosité potentielle de ces patients, message important pour les patients et leur entourage ».
Une évolution à suivre
Dans le détail, la SFD indique que les 165 patients avec engelures concernaient 96 femmes et 69 hommes âgés de 9 à 76 ans (en moyenne de 30 ans). Parmi eux, 31 (19 %) ont eu des engelures ou un syndrome de Raynaud précédemment et 14 cas (8 %) une exposition au froid.
Près de la moitié d'entre eux (n = 79), n'a eu aucun signe infectieux ayant précédé ou concomitant. Pour les autres, il s'agissait dans la majorité des cas de signes isolés (asthénie et/ou toux le plus souvent, fièvre ou myalgies), peu graves avec une seule hospitalisation. Ces signes étaient dans la majorité des cas antérieurs à la survenue des engelures (médiane de 6 jours) et avaient le plus souvent régressé. Les lésions d'engelures n'étaient jamais inaugurales. Vingt et un patients rapportaient un contage Covid possible dans les 15 jours précédents.
La SFD décrit une présentation clinique classique des engelures, mais souligne « la fréquence de lésions vésiculeuses ou bulleuses ». Concernant l'évolution, la société savante explique manquer de recul pour les engelures, tout en indiquant que pour plusieurs, elle a été « favorable, soit spontanément, soit avec application de topiques cicatrisants ou de dermocorticoïdes (y compris dans les formes vésiculeuses ou bulleuses) ».
D'autres manifestations très variées
Une PCR a été réalisée chez 73 patients, « prioritairement chez les patients avec signes cliniques associés », est-il précisé, et sur les résultats disponibles chez 66, tous sont revenus négatifs « à l'exception d'un patient avec des signes cliniques infectieux associés aux lésions d'engelures ». Pour la SFD, il n'est pas possible d'exclure une possible infection Covid antérieure sans qu'il soit possible de l'affirmer.
Par ailleurs, les 80 autres patients présentaient des manifestations très variées, chez des patients plus âgés, soit isolément, soit en association à des signes infectieux, soit chez encore chez des patients hospitalisés, y compris en réanimation pour Covid. Il s'agissait d'exanthèmes maculo-papuleux (les plus fréquents), d'urticaires, d'œdèmes du dos de mains, d'éruptions érythémateuses du visage, d'érythèmes noueux, de livédo, de présentation de type pityriasis rosé de Gibert ou de lésions papuleuses microvésiculeuses du tronc. Dans ce groupe hétérogène, la PCR réalisée chez 46 patients était positive chez 21 cas « avec des signes infectieux au premier plan et où l'atteinte cutanée n'était pas révélatrice », indique la SFD.
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