Un site vulnérable sur l’une des protéines de l’enveloppe du virus de la dengue a été identifié comme étant une cible intéressante pour le développement d’un vaccin contre cette maladie tropicale, selon une étude effectuée par le CNRS, l’Institut Pasteur et l’Imperial College de Londres et publiée dans « Nature ».
Un site d’intérêt vaccinal
Pour obtenir ses résultats, l’équipe de l’Imperial College a d’abord identifié et isolé des anticorps neutralisant simultanément les quatre sérotypes, chez des patients infectés en Thaïlande. Puis, grâce à une méthode de cristallographie, utilisant des synchrotons SOLEIL et ESRF, les chercheurs ont étudié l’interaction de ces anticorps avec les protéines de l’enveloppe du virus de la dengue. Après analyse, ils ont découvert un site de fixation commun aux anticorps, sur une protéine de l’enveloppe. « Ce site apparaît comme une région d’intérêt vaccinale évident », expliquent les chercheurs dans un communiqué. L’étude révèle que ce site de fixation est celui d’une autre protéine, tout aussi importante, la protéine prM. L’interaction du complexe avec la prM est cruciale dans la production de particules virales infectieuses lors de la réplication du virus dans les cellules infectées.
Objectif 4 sérotypes et 1 unique vaccin
Le virus de la dengue présente quatre sérotypes : DEN-1, DEN-2, DEN-3 et DEN-4. Les anticorps produits et dirigés contre le virus de la dengue lors d’une première infection ne confèrent pas de protection efficace contre une seconde infection par un sérotype différent. « La prochaine étape consistera à explorer le site de fixation et tester l’immunogénicité d’anticorps. Une fois que nous aurons développé un anticorps capable de neutraliser les quatre sérotypes, on passera à la phase des essais cliniques », explique le Pr Félix Rey, l’un des auteurs de l’étude. En attendant, la dengue n’a toujours pas de traitement spécifique. Un vaccin en phase III, élaboré par Sanofi-Pasteur, a montré son efficacité en Amérique latine contre chaque sérotype du virus de la dengue. Les premières doses sont attendues fin 2015. De nombreux antiviraux sont également en cours de recherche mais ils ne sont pas commercialisés.
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