À la veille de la Journée mondiale du sida du 1er décembre, le nouveau rapport de l’ONUSIDA tire la sonnette d’alarme : « Si le monde n’accélère pas rapidement la riposte dans les cinq prochaines années, l’épidémie pourrait redémarrer et le nombre de nouvelles infections à VIH atteindre des niveaux encore plus élevés qu’aujourd’hui. » Selon le rapport intitulé « Accélérer : mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 », le consensus existe selon lequel on pourrait vaincre l’épidémie de VIH/sida même si l’infection elle-même ne disparaîtra pas, grâce aux outils disponibles aujourd’hui : antirétroviraux qui ont fait progresser l’espérance de vie des malades et qui ont montré leur efficacité à prévenir la transmission en complément des autres moyens de prévention : préservatifs, circoncision.
La règle des 90
« Nous avons infléchi la trajectoire de l’épidémie, a affirmé Michel Sidibé, directeur général d’ONUSIDA, lors de la présentation du rapport hier à l’Université de Los Angeles (UCLA). Nous avons maintenant cinq ans devant nous pour l’endiguer pour de bon ou voir l’épidémie repartir et devenir hors de contrôle. » L’ONUSIDA enjoint les pays touchés à accélérer la réponse contre l’épidémie. Pour cela, de nouvelles cibles et objectifs ont été fixés à l’horizon 2020 regroupés sous la formule « 90-90-90 ». En clair, l’ONUSIDA demande que 90 % des personnes infectées par le VIH connaissent leur séropositivité, que 90 % des séropositifs aient accès à un traitement et que 90 % des malades traités aient une charge virale indétectable. L’objectif est ensuite d’accroître ces chiffres à un ratio de 95-95-95 d’ici à à 2030.
Selon le rapport, 13,6 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral en juin 2014, ce qui représente un progrès par rapport à la fin de l’année 2013 – de 6 % chez l’adulte et seulement 3 % chez l’enfant – mais qui est bien loin de l’objectif des 90 %. À la fin de l’année 2013, le taux de couverture chez l’adulte n’était que de 38 % (24 % chez l’enfant). Deux autres objectifs ont été fixés pour 2020 : la réduction du nombre de nouvelles infections de 75 % (500 000 en 2020 et 200 000 en 2030) et la disparition de toute discrimination. Si tous les objectifs étaient atteints, ce sont près de 28 millions de nouvelles infections VIH 21 millions de décès qui auront été évités entre 2015 et 2030.
30 pays prioritaires
Le rapport décrit les actions à mener dans les 30 pays les plus touchés qui représentent à eux seuls 89 % des nouvelles infections dans le monde. Les ressources devront être affectées à ces pays jugés prioritaires, de même que devront être ciblées les villes et les populations les plus vulnérables. Un peu plus de 19 milliards de dollars (15 milliards d’euros) ont été investis dans la lutte contre l’épidémie en 2013 (un budget en hausse de 250 millions par rapport à 2012 (200 millions d’euros). L’effort devra être soutenu : 35,6 milliards de dollars (28 milliards d’euros) seront nécessaires en 2020 et 32,8 milliards de dollars (26 milliards d’euros) en 2030. « En investissant 3 dollars seulement par jour et par personne vivant avec le VIH au cours des cinq prochaines années, nous pourrions briser l’épidémie pour de bon. Et nous savons que chaque dollar investi permettra d’en gagner 15 », a conclu Michel Sidibé.
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