Le confinement strict est nécessaire, à cause de la grande insuffisance de moyens (tests diagnostiques, mesures de température cutanée, port du masque généralisé, et distances de sécurité respectées), que les "responsables" n'ont pas mis en place, voire ont délibérément supprimés (exemple des masques en 2013). À quoi servent-ils ? À empêcher la transmission inter-humaine, de la part, en particulier, des porteurs sains.
Ce qui n'est pas excusable : les mensonges d'État, par exemple sur l'inutilité des dépistages généralisés pour cacher le manque de tests de dépistage, par absence d'anticipation ; alors qu'il faudra bien en venir là au moment de l'allégement du confinement : sinon tous les Français, du jour au lendemain, vont faire la bringue, s'embrasser, et généraliser un rebond épidémique chez les "non-immunisés".
Autre mensonge d'État : la prétendue inutilité du port généralisé du masque, alors que toute personne "bien portante" est un malade qui s'ignore, donc potentiellement contaminante… Comment croyez-vous que le virus entre dans les EPHAD, par exemple ? Ce mensonge était fait pour cacher le manque de masques, et la communication, au plus haut niveau de l'État, est restée mensongère jusqu'à ce que la vérité éclate au grand jour tout récemment.
La médecine de ville méprisée
Comment la population générale peut-elle dès lors faire confiance aux plus hauts représentants de l'État ? Concernant le Pr Raoult, sa publication, semble-t-il, ne rassemblait pas tous les critères d'une étude clinique rigoureuse ; donc, raison de plus pour expérimenter ses propositions, et cette expérimentation n'a été mise en route que parce que lui-même a bien médiatisé ses propositions, ce qui a fait ajouter un bras "hydroxychloroquine " à la dernière minute dans des études cliniques en France.
Encore une remarque : depuis le début, le Pr Raoult préconise de tester très largement la population et de prescrire (sous surveillance médicale bien sûr) l'hydroxychloroquine chez les sujets peu ou pas atteints cliniquement et porteurs du virus, disant que c'est là que nous aurions les meilleurs résultats. Or, ce qui vient d'être officiellement autorisé (et "du bout des lèvres", semble-t-il), c'est la prescription uniquement dans des cas graves à l'hôpital, ce qui est beaucoup trop tard pour le malade, et ce qui est une bonne façon de torpiller la "théorie" du Pr Raoult (qui, lui, insiste sur la nécessité d'une prescription précoce), car risque de donner peu ou pas de bons résultats…
Avec, en sus, une interdiction à la médecine de ville, de prescrire et de surveiller ces traitements à l'hydroxychloroquine… Non seulement une perte de chance pour les patients contaminés et non hospitalisés, et aussi, une fois de plus, un mépris de la "haute administration" pour la médecine de ville, juste bonne à être envoyée en première ligne au front, sans armes, sans protections, et en se voyant retirer un (potentiel et) unique moyen thérapeutique. Un scandale d'État !
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