Responsable d’environ 3,6 millions d'admissions à l'hôpital chaque année, le virus respiratoire syncytial (VRS) est en cause dans plus de 100 000 décès d’enfants de moins de 5 ans en 2019, dont près de la moitié (45 000) chez des enfants de moins de 6 mois, selon une étude publiée dans « The Lancet ». Ces résultats complètent ceux publiés en 2017 (données de 2015), également dans « The Lancet », montrant, pour la première fois, que les jeunes enfants de moins de 1 an sont fortement affectés par les infections graves à VRS.
« Le VRS est la cause prédominante d'infection aiguë des voies respiratoires inférieures chez les jeunes enfants et nos estimations mises à jour révèlent que les enfants de six mois et moins sont particulièrement vulnérables, en particulier avec l'augmentation des cas à mesure que les restrictions liées au Covid-19 s'assouplissent dans le monde et que la majorité des jeunes enfants nés au cours des deux dernières années n'ont jamais été exposés au VRS (et n'ont donc aucune immunité contre ce virus) », souligne un co-auteur de l'article, Harish Nair (Université d'Édimbourg), qui dirige le consortium Resce (REspiratory Syncytial virus Consortium in Europe).
97 % des décès dans des pays à revenu faible ou intermédiaire
Les 33 millions d'épisodes d'infections respiratoires basses aiguës associées au VRS détectés chez les enfants de moins de 5 ans en 2019, dont 6,6 millions chez les moins de 6 moins, ont entraîné 3,6 millions d'hospitalisations (1,4 million chez les moins de 6 mois), 26 300 décès à l'hôpital (13 300) et 101 400 décès attribuables au VRS (45 700 décès chez les moins de 6 mois). Cela représente un décès sur 50 (un sur 28 chez les enfants de moins de 6 mois), soit 2 % des décès annuels toutes causes confondues dans cette tranche d'âge. Parmi l’ensemble de ces décès, seulement 26 % sont survenus à l’hôpital et 97 % se sont produits dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Ces résultats soulignent l’urgence de développer des vaccins efficaces et des stratégies pour prioriser la protection des plus vulnérables, notamment via l’immunisation passive avec la vaccination pendant la grossesse, insistent les auteurs. Selon Harish Nair, alors que plusieurs candidats vaccins contre le VRS sont en développement, ces estimations par tranches d’âge plus réduites vont aider « à identifier les groupes qui devraient être prioritaires, y compris les femmes enceintes, afin que les enfants des groupes d'âge les plus jeunes puissent être protégés, de la même manière que les stratégies actuelles qui proposent des vaccins contre la coqueluche, la typhoïde et le tétanos chez les femmes enceintes ».
À côté de la vaccination, des traitements préventifs à partir d’anticorps monoclonaux sont également en développement. Fin mars, les résultats d’un essai de phase 3, mené chez 1 490 nourrissons de moins d’un an nés à terme ou petits prématurés (> 35 semaines d’aménorrhée), étaient publiés dans « The New England Journal of Medicine ». Le nirsévimab (laboratoires MedImmune/AstraZeneca et Sanofi), administré en une injection avant l’épidémie saisonnière permettrait de protéger les nourrissons des infections à VRS, avec une efficacité de 74,5 %.
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