Chikungunya en Europe

Premier cas importé de Thaïlande(Phuket)/Eurosurveillance

Publié le 29/06/2009
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Crédit photo : AFP

LA REVUE « Eurosurveillance » publie un cas de chikungunya diagnostiqué en Belgique chez une femme de retour d’un séjour de 14 jours en Thaïlande (Phuket), une destination touristique très prisée. Ses symptômes ont débuté quatre jours avant la fin de ses vacances par une forte fièvre (› 39,5°C), des céphalées, des douleurs musculaires et un rash cutané, ce qui l’avait conduit à consulter. Les examens complémentaires réalisés dans un hôpital local avaient permis d’éliminer un paludisme et avaient conclu à une dengue probable. Deux semaines plus tard alors que la fièvre était rapidement tombée, la patiente s’est plainte de douleurs articulaires des extrémités et du poignet droit. Après une batterie d’examens réalisés en Belgique (dengue, leptospirose, rickettsioses, fièvre Q, virus du Nil occidental, toxoplasmose et cytomégalovirus), le diagnostic différentiel de Chikungunya a enfin été posé, plus tard confirmé par la sérologie. Deux mois après, la patiente parfaitement rétablie avec toutefois des douleurs articulaires persistantes en dépit d’un traitement symptomatique.

En Belgique, où un programme de surveillance « Risques émergents » a été mis en place depuis septembre 2008, 50 cas de chikungunya sont diagnostiqués chaque année chez des patients revenant essentiellement de l’île Maurice, de La Réunion, du Sri Lanka, de Madagascar ou d’Inde. « C’est, à notre connaissance, le premier cas importé en Europe, diagnostiqué chez un patient de retour de Phuket », expliquent les auteurs dans « Eurosurveillance ». Habituellement, la région est plutôt pourvoyeuse de cas de dengue (50 par an en Belgique) mais doit, depuis plusieurs mois, faire face à une épidémie de chikungunya (20 000 cas diagnostiqués depuisjanvier 2008).

À la faveur de ce cas belge, les auteurs notent que le diagnostic de chikungunya doit être évoqué devant une fièvre au retour. Ils rappellent qu’une transmission autochtone reste possible, en raison de la présence d’ Aedes Albopictus, comme ce fut le cas en Italie en 2007. Le moustique n’a certes pas encore atteint le Nord de l’Europe, notamment la Belgique, mais différents scénarios n’excluent pas cette éventualité, à la faveur des changements climatiques. En France, les cas importés font l’objet d’une surveillance, le moustique est présent dans les Alpes-Maritimes, dans le Var et en Corse. Entre janvier 2006 et décembre 2007, 851 cas importés de chikungunya et 658 cas de dengue ont été identifiés.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr