Le vaccin* permet de réduire significativement le poids de la maladie en diminuant le risque de développer un zona de 51 % et celui de sa principale complication, les douleurs post-zostériennes (DPZ), de 66 %. C’est sur ces arguments que le Haut Comité de la Santé Publique (HCSP), dans son avis du 25 octobre 2013, recommande la vaccination pour la tranche d’âge 65-74 ans.
L’incidence du zona en effet croît avec l’âge, en raison notamment du déclin de l’immunité cellulaire ; elle atteint 10 personnes sur 1 000 de plus de 80 ans. La localisation thoracique est la plus commune (plus d’une fois sur deux) ; un zona ophtalmique (7 % des zonas) est beaucoup plus sévère, en termes d’intensité et de persistance des douleurs. Une douleur est dite post-zostérienne quand elle persiste au moins trois mois après l’éruption. « Elle est, à la phase aiguë (de multiplication du virus, de progression vers les centres neurosensitifs et, au stade des lésions, de relargage vers la peau), à la fois neuropathique et inflammatoire ; elle devient purement neuropathique à la phase chronique », décrit le Pr Nadine Attal, directrice du Centre d’évaluation et de traitement de la douleur à l’Hôpital Ambroise Paré (Boulogne) lors d’une conférence de presse** en prélude au 5e Congrès international sur la douleur neuropathique.
L’âge, le sexe (les hommes sont plus “douloureux“) et le score DN4 (l’outil de dépistage des douleurs neuropathiques) sont 3 facteurs de risque indépendants de développer une douleur chronique. Celle-ci concerne au moins 12 % des patients. « Or, cette complication est dramatique en ce que, survenant pour les deux tiers des DPZ chez des plus de 65 ans, elle obère considérablement leur qualité de vie », observe le Pr Gisèle Pickering, gériatre et spécialiste de la douleur, Centre de pharmacologie clinique au CHU de Clermont-Ferrand.
À la clé, une surconsommation de médicaments, antalgiques et antiviraux s’ajoutant, assortis de leurs effets indésirables et de leurs interactions, à l’ordonnance habituelle. Le risque conséquent de perte de l’autonomie est d’autant plus grand que la douleur chronique, on le sait maintenant, provoque des anomalies de structure cérébrales à l’origine de troubles cognitifs, amplifiés par les médicaments de la douleur chronique (antidépresseurs, anti-épileptiques et/ou opiacés).
**D’après la conférence de presse européenne Sanofi Pasteur MSD
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