Les CDC (Centers for disease control and prevention) ont mis en ligne sur leur site à destination des médecins, de nouvelles recommandations sur la stratégie PrEP en prévention de la transmission de l’infection à VIH/sida. Les autorités préconisent une prise quotidienne de l’association à doses fixes ténofovir (TDF)300 mg et emtricitabine (FTC) 200 mg chez les personnes non infectées mais à risque d’infection par le VIH : homosexuels, hétérosexuels homme ou femme dont le risque est estimé important, usagers de drogues injectables. Chez les partenaires non infectés des couples sérodiscordants, la stratégie doit être discutée en cas de désir d’enfant. Le Truvada du laboratoire Gilead est le seul antirétroviral autorisé en 2012 par l’Agence fédérale des médicaments (FDA) à titre préventif dans le cadre d’une approche appelée PrEP (pre-exposure prophylaxis).
Une prise quotidienne de Truvada
Les CDC soulignent que si les données d’efficacité et de sécurité sont établies chez l’adulte, elles ne le sont pas chez l’adolescent.
Les médecins doivent s’assurer au moment de prescrire une PrEP que le patient n’est pas infecté par le VIH (antécédent et test de dépistage). Les CDC ne recommandent pas le tenofovir seul chez les homosexuels car aucune étude n’a été conduite dans cette population. En revanche, le tenofovir seul peut être une alternative au Truvada chez les hétérosexuels et les usagers de drogues. La prise de Truvada par intermittence n’est pas recommandée. Une surveillance régulière doit être instaurée (tous les 3 mois) et les antirétroviraux utilisés pour la PrEP doivent être arrêtés en cas d’infection, en raison d’un risque de résistance. La fonction rénale doit être contrôlée tous les six mois. « La stratégie PrEP doit être utilisée en combinaison avec les autres moyens de prévention parce que son efficacité dépend fortement de l’observance, un objectif qui n’a pas toujours été atteint dans les différentes études », soulignent les CDC.
L’incidence de l’infection à VIH stagne
Les autorités sanitaires américaines déplorent que le nombre de nouvelles infections ne change pas depuis vingt ans, avec 50 000 cas de plus chaque année, et ce malgré les campagnes pour l’utilisation des préservatifs. Un constat qui, selon eux, rend nécessaire la mise en place de stratégies complémentaires comme la stratégie PrEP. « Je pense que ces directives des CDC sont une bonne idée (...) car nous avons besoin de toutes les formes de prévention possible, et ce médicament est très efficace », a jugé le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut national de l’allergie et des maladies infectieuses (NIAID), interrogé par l’AFP. Jusqu’à 500 000 Américains pourraient bénéficier de cette stratégie contre seulement 10 000 actuellement. Les assurances maladie le prennent en charge.
Certaines associations, comme AIDS Healthcare Foundation, la plus grande ONG américaine de soins médicaux pour les personnes infectées par le VIH, se montrent critiques vis-à-vis de ces recommandations. Michael Weinstein, son président, estime que la stratégie PreP « va entraîner une diminution de l’usage des préservatifs » déjà en recul et va « augmenter les autres maladies vénériennes comme la syphilis qui connaît une forte résurgence ».
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