Des spécialistes de la thérapie génique auraient réussi une prouesse : protéger des macaques pendant au moins 8 mois contre des doses musclées de la version simiesque du virus du sida (SHIV-AD8). « Cette protection est bien meilleure que n’importe quelle protection décrite pour des vaccins conventionnels ou non conventionnels », rapporte le principal auteur de l’étude, le Pr Michael Farzan, interrogé par l’AFP. Et le spécialiste des maladies infectieuses au Scripps Research Institute de Floride voit loin, misant sur un effet protecteur de plusieurs années.
Bien que ces expériences soient encore très préliminaires et que des questions essentielles restent à élucider – comme la transposition à l’homme – ces premiers résultats suscitent l’enthousiasme face aux 30 années de recherche pour fabriquer, en vain, un vaccin efficace contre le VIH.
Gros plan sur la paillasse…
Pour tenter de neutraliser le virus, les vaccins conventionnels reposent sur la production d’anticorps dirigés contre des cibles membranaires retrouvés sur de nombreuses souches VIH. Cependant, même les anticorps les plus performants, à large spectre, ont du mal à s’adapter aux mutations du virus.
En suivant une approche alternative, testée depuis quelques années, décrite cette semaine dans la revue « Nature », l’équipe du Scripps aurait synthétisée une molécule, baptisée eCD4-Ig, capable d’inhiber un large éventail de souches VIH-1, même celles réputées pour leur résistance, selon le Pr Farzan.
La molécule eCD4-Ig agirait en mimant deux récepteurs membranaires à la surface des cellules immunitaires de l’hôte, CD4 et CCR5, points d’encrage clés du virus. En se liant au VIH, la molécule synthétique le bloque, et l’empêche de pénétrer à l’intérieur des cellules pour s’y reproduire.
Des résultats in vivo probants
Pour les expériences de thérapie génique, les chercheurs ont utilisé un vecteur exprimant le gène eCD4-Ig, pour assurer une production indéfinie de l’artifice.
Suite à l’injection du cocktail, quatre singes ont été soumis à des doses croissantes de SHIV. Au bout de 34 semaines, aucun des animaux n’aurait développé d’infection, malgré des quantités quatre fois supérieures à celles ayant suffi à infecter des macaques témoins, non traités.
L’équipe présentera la mise à jour de son étude la semaine prochaine, lors de la conférence annuelle sur les rétrovirus et infections opportunistes (CROI) aux États-Unis. « Nous montrerons que ces macaques continuent d’être protégés malgré des doses huit à 16 fois supérieures à la dose infectieuse, plus d’un an après leur traitement », a précisé à l’AFP le Pr Farzan.
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