« L’échinococcose alvéolaire (EA), due à Echinoccocus multilocularis, est une maladie fréquente dans l’est de la France, habituellement transmise à l’homme par les déjections du renard, souillant des baies et des végétaux consommés », a rappelé le Dr Adrien Chauchet (Besançon) Son traitement se base sur un benzimidazolé, l’albendazole, accompagné selon les cas d’une résection hépatique partielle curative, d’une intervention par radiologie interventionnelle, voire d’une transplantation hépatique. Et grâce à ces thérapeutiques, l’espérance de vie s’est nettement améliorée, puisqu’elle est passée de 5 ans en 1970 à 30 ans actuellement. Or cette pathologie est devenue une maladie émergente chez les immunodéprimés. Plusieurs travaux montrent en effet que l’augmentation des cancers et la profonde modification des thérapeutiques immuno-suppressives ont, depuis les années 2000, transformé l’épidémiologie de l’EA, la changeant en infection opportuniste.
Retards diagnostiques
Des résultats corroborés par une étude multicentrique française basée sur le registre FrancEchino. comprenant 509 patients atteints d’échinococcose alvéolaire diagnostiqués entre juin 1982 et juillet 2012, ayant également des pathologies inflammatoires ou auto-immunes, un Sida, une transplantation d’organe solide ou des cancers solides, ou des hémopathies malignes. Cette première série de cas analysés au niveau mondial montre que l’échinococcose alvéolaire devient une nouvelle pathologie opportuniste émergente avec des caractéristiques cliniques, sérologiques ou radiologiques atypiques, entraînant des retards diagnostiques, des erreurs thérapeutiques, ainsi qu’une croissance larvaire accélérée due à l’immunosuppression.