Comme la plupart des médecins et de nos concitoyens, nous allons devoir faire face à une pandémie à laquelle nous ne sommes pas nécessairement ou mal préparés. Cependant, pour répondre à un afflux de patients, et pour gérer des situations difficiles, nous devons compter sur un service régalien mis en place depuis de nombreuses années : la réserve sanitaire.
Cependant, depuis quelques mois, cette unité est dirigée par Mme Lemorton ancienne pharmacienne. Cette personne, il y a quelques années, était une élue (députée), et avait la responsabilité des questions sociales au sein de l’Assemblée Nationale. À cette époque, elle s’est distinguée par ses prises de position vis-à-vis des médecins libéraux (surtout les médecins généralistes). Elle avait trouvé le coupable idéal responsable du dysfonctionnement des urgences hospitalières : les libéraux.
Pour cette dernière, ils n’avaient aucune conscience à abandonner le week-end leurs patients (je ne relate pas les propos que Mme Lemorton avait à cette époque car ils étaient plus cinglants et accusateurs encore). Bref elle avait montré sa haine à l’égard de la médecine libérale. Tout cela nous avait permis de mettre en lumière la méconnaissance totale du terrain chez cette personne qui ne cessait d’avoir des propos diffamatoires à l’égard des médecins (il ne faut pas oublier que le grand nombre travaille plus de 50 heures par semaine).
D’autres interventions avaient également défrayé la chronique, et n’avaient pas nécessairement permis de donner une image très positive de Mme Lemorton. Par la suite, différentes affaires concernant la gestion de son ancienne pharmacie et de l’utilisation des crédits alloués par l’Assemblée nationale ont été développées dans des journaux ; cela sans que nous ayons le fin mot de l’histoire !
Au bout du compte, notre pharmacienne s’est retrouvée en fin de mandat de M. Hollande sans aucune fonction (elle avait échoué lors des élections législatives sur Toulouse), et sans aucune rétribution. Elle avait alors pris la parole et avait exprimé son écœurement vis-à-vis de la politique.
Pourquoi Catherine Lemorton ?
Nous pensions qu’elle accepterait un poste d’assistante pharmacienne sur Toulouse, car elle était diplômée pour exercer ce type de fonction. Contrairement à nos idées, très rapidement elle a pu rebondir en trouvant un poste très honorifique et probablement assez rémunérateur. En effet, M. Macron lui a proposé un poste de direction à la réserve sanitaire. Y a-t-il eu, à cette période, un appel à candidatures pour diriger un service aussi prestigieux, et sur quels critères Mme Lemorton a-t-elle été choisie ?
Toujours est-il qu’actuellement le ministère de la Santé demande aux médecins d’aider la Nation en s’engageant au sein de la réserve sanitaire ; demande tout à fait légitime. Nous comprenons fort bien ce souhait qui montre avant tout le civisme des professionnels de santé ; et je peux vous dire qu’ils sont nombreux à l’avoir, contrairement aux idées de Mme Lemorton. Nombreux sont les confrères qui n’hésitent pas à rendre des services de manière bénévole (alors qu’ils sont libéraux) auprès des populations (aide des plus démunis, soutien lors de phases épidémiques…). Dans le cas de cette réserve, ils le font avec dévouement, souvent sans compter leurs heures.
Néanmoins, peut-on accepter de servir une telle « institution » en recevant une rétribution ridicule (il s’agit d’une indemnisation), en sachant qu’elle est dirigée par une personne qui les déteste ? De plus, je pense que Mme Lemorton reçoit une somme rondelette pour gérer la réserve sanitaire, ce qui me choque encore plus en tant que contribuable français.
Il aurait été préférable de choisir une autre personne digne de qualité et de compétence dans le domaine du social de superviser une telle institution. Permettre à Mme Lemorton de rebondir dans une telle structure, et dans de telles circonstances, reste quelque peu provocateur pour les libéraux qui ne déméritent pas pour prendre en charge les patients qui sont le plus dans le besoin.
Les libéraux sont actuellement sans cesse sur le pont, sans cesse ils accomplissent des actions pour prendre en charge les patients. Ne serait-il pas juste, pour une fois, de ne pas majorer les affronts qu’ils doivent régulièrement subir ?
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