Vaccin Ixchiq contre le chikungunya : l’Europe lève l’interdiction pour les plus de 65 ans

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Publié le 15/07/2025

Au terme d’une réévaluation du rapport bénéfice-risque de la vaccination par le vaccin Ixchiq, l’agence européenne du médicament (EMA) a décidé de lever l’interdiction de vaccination des seniors.

Crédit photo : VALERIE KOCH/SIPA

Le Comité d'évaluation des risques en pharmacovigilance (Prac) au sein de l'agence européenne du médicament (EMA) lève la restriction temporaire concernant la vaccination contre le chikungunya par Ixchiq des personnes âgées de 65 ans et plus. Ce vaccin vivant atténué (laboratoire Valneva) avait fait l’objet de signalement d'effets secondaires graves lors de la campagne vaccinale à La Réunion, ce qui avaient conduit les autorités françaises à restreindre son indication aux personnes de 18 à 64 ans avec comorbidités dans un DGS urgent le 30 avril 2025.

Le comité a cependant conclu que, quel que soit l'âge, le vaccin ne doit être administré qu'en cas de risque significatif d'infection par le chikungunya et après un examen attentif des bénéfices et des risques. En France, l’interdiction reste en vigueur dans l’attente de nouvelles directives du ministère.

L’interdiction temporaire de vaccination des adultes de plus de 65 ans avait été décidée à la suite du signalement de 28 événements indésirables graves, principalement chez les personnes appartenant à cette classe d’âge, dont un décès pour lequel le lien avec le vaccin a été estimé « très vraisemblable ». Les effets indésirables, similaires aux symptômes de l'infection par le chikungunya, comprennent fièvre, malaise, perte d'appétit et confusion pouvant entraîner des chutes. Le comité a également examiné des cas d'encéphalite présentant des symptômes tels que confusion, somnolence, fièvre et maux de tête. Le Prac précise que ces cas d'encéphalite sont rares et leur fréquence de survenue est inconnue.

Un rapport bénéfice-risque qui reste positif

Le Prac a estimé qu’en dépit de ces effets indésirables graves, le rapport bénéfice-risque d’Ixchiq restait positif chez les personnes de plus de 65 ans, compte tenu de la forte production d’anticorps induite contre le virus. Le comité a donc conclu que le vaccin ne doit être administré qu'en cas de risque significatif d'infection par le chikungunya, comme le séjour prolongé dans une zone où le virus circule activement, et après un examen attentif des bénéfices et des risques. Le Prac rappelle qu'Ixchiq ne doit pas être administré aux personnes immunodéprimées.

En France, la vaccination reste ouverte à La Réunion et à Mayotte chez les adultes de 18 à 64 ans avec comorbidités ainsi que pour les voyageurs de moins de 65 ans se rendant dans une zone épidémique ou s’expatriant dans une zone de circulation récente du virus, d’après les dernières recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) mises en ligne le 1er juillet. Un deuxième vaccin, Vimkunya, a montré un bon profil de tolérance dans les études cliniques. Encore non remboursé, ce vaccin non vivant est « recommandé pour les voyageurs de moins de 65 ans avec comorbidités se rendant dans les zones sus-citées et à envisager chez les personnes de moins de 65 ans sans comorbidités et chez les personnes de plus de 65 ans voyageant dans ces zones », indique le Haut Conseil.


Source : lequotidiendumedecin.fr