Virus Zika : 19 pays touchés en Amérique du Sud et les Caraïbes, dont la Martinique et la Guadeloupe

Publié le 18/01/2016

Le virus Zika poursuit sa progression, rapide. Depuis le dernier bilan publié vendredi par les autorités françaises (Cire Antilles-Guyane, InVS, ARS, DGS et ministère de la Santé), deux premiers cas d'infection ont été enregistrés en Guadeloupe et à Saint-Martin. Cela porte à 19 le nombre de pays et de départements français d'Amérique touchés* dans lesquels une circulation autochtone est confirmée.

Le Centre national de références des arboviroses de Marseille a confirmé la présence du virus vendredi. « Il s’agit d’un homme résidant à Saint-Martin dans le premier cas et d'une fillette résidant en Grande-Terre, en Guadeloupe, dans le deuxième cas », a indiqué l'agence régionale de santé (ARS) de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Il s'agit de 2 cas « autochtones puisqu'aucune de ces personnes n’a voyagé dans les quinze jours précédant le début des signes », précise l'agence.

Le Brésil a été le premier pays touché par ce virus émergent qui se transmet d'homme à homme par l'intermédiaire du moustique, le même que celui des virus de la dengue et du chikungunya. La Martinique est le premier département français d'Amérique (DFA) avec, depuis fin novembre 2015, 47 cas confirmés autochtones (610 cas cliniquement évocateurs) dont 2 chez des femmes enceintes (troisième trimestre de grossesse). Un premier cas de syndrome de Guillain-Barré a été identifié et est hospitalisé en réanimation. En Guyane, 15 cas autochtones d’infections à virus Zika sont confirmés, ce nombre « augmente plus faiblement qu’en Martinique mais la circulation virale est dispersée sur ce territoire laissant présumer de nombreux cas asymptomatiques », précise le Cire Antilles-Guyane.

 

Appel « à la mobilisation individuelle et communautaire »

 

Le programme PSAGE a été activé dans tous les départements concernés (programme de surveillance, d’alerte et de gestion des émergences).

Les autorités appellent « à la mobilisation individuelle et communautaire » et demandent aux personnes résidant ou devant se rendre dans ces régions d’adopter un certain nombre de mesures visant à prévenir toute dissémination du virus : détruire les larves et les gîtes potentiels de reproduction des moustiques autour et dans l’habitat (récipients contenant de l’eau stagnante…) ; se protéger des piqûres de moustiques en portant des vêtements longs, en utilisant des répulsifs cutanés (en respectant les précautions d’emploi, en particulier chez l’enfant et la femme enceinte) et des moustiquaires de berceau chez le nouveau-né et le nourrisson ; protéger l’habitat (moustiquaires, diffuseurs électriques, tortillons…).

Un cas est dit « suspect » lorsqu'une personne présentant depuis moins de 7 jours un exanthème maculo-papuleux avec ou sans fièvre et au moins deux signes parmi les suivants : hyperhémie conjonctivale, arthralgies, myalgies en l’absence d’autres étiologies. 

 

L'infection est souvent asymptomatique

 

« Compte tenu de la circulation de la dengue et du chikungunya aux Antilles-Guyane, tout cas suspect doit faire l’objet d’une recherche diagnostique des 3 virus », soulignent les autorités. Un cas confirmé est un cas suspect chez lequel le génome viral du Zika a été mis en évidence sur le sang ou l’urine par RT-PCR. « Du fait de la brièveté de la virémie, un résultat négatif de la PCR n’infirme pas le diagnostic de Zika », précisent-elles.

L'infection est souvent asymptomatique (ou avec des symptômes frustres). Il n' y a pas de traitement curatif et pas de vaccin. La guérison intervient au bout de quelques jours dans la grande majorité des cas.

Des complications neurologiques, comme le syndrome de Guillain-Barré, ont été décrites dans les régions du monde touchées (Polynésie française et Brésil), de même qu'une augmentation inhabituelle des cas de microcéphalie avec anomalie du développement cérébral intra-utérin. Des travaux sont en cours pour mieux décrire et comprendre ces complications. 

 

* Brésil, Barbade, Colombie, Equateur, Salvador, Guadeloupe, Guyane, Guatemala, Guyana, Haïti, Honduras, Martinique, Mexique, Panama, Paraguay, Porto Rico, Saint-Martin, Suriname, Venezuela.


Source : lequotidiendumedecin.fr