Le daridorexant (Quviviq), développé par Idorsia, a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne en avril 2022 pour le traitement des patients adultes souffrant d’une insomnie ayant duré au moins trois mois et qui a un impact considérable sur le fonctionnement diurne. Il est déjà disponible en Allemagne et en Italie ainsi qu’aux États-Unis, mais pas encore en France.
Le daridorexant se distingue des autres hypnotiques par son mécanisme d’action : il agit en bloquant l’orexine, une substance produite par le cerveau qui favorise l’éveil. Les études ont montré que le daridorexant à 50 mg pendant trois mois a pu réduire le temps passé éveillé chaque nuit de 30 minutes en moyenne. De plus, après trois mois de traitement, les patients se sont endormis environ 30 minutes plus vite qu’avant, ce qui fait gagner environ une heure de sommeil par nuit. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés étaient les maux de tête et la somnolence.
L’insomnie chronique touche environ 6 à 10 % de la population adulte. Elle est définie par les classifications internationales comme le ressenti d’une mauvaise qualité restauratrice du sommeil, alors que les conditions environnementales sont favorables. L'insomnie se caractérise par un trouble d’endormissement ou un trouble de maintien du sommeil ou un réveil précoce, avec un retentissement diurne altérant les performances psychomotrices. Les troubles doivent être présents au moins trois fois par semaine pendant au moins trois mois.
L’étude menée par Ipsos pour Idorsia Pharmaceuticals montre bien les conséquences de l’insomnie sur la vie quotidienne et le bien-être des patients. Quelque 70 % des patients manquent d’énergie pendant la journée retentissant sur le travail, les relations sociales, familiales…
Neuf patients sur 10 se soignent seuls
Environ 48 % des patients interrogés ont le sentiment qu’il n’existe aucun traitement psychologique ou médical et les trois quarts d’entre eux sont frustrés par cette situation. Plus de 90 % ont tenté de remédier à leur insomnie par leurs propres moyens au cours des six derniers mois (réduction de la consommation de café, augmentation de l’activité physique…). Près de la moitié (47 %) ressent de la gêne quant à l'insomnie. Quelque 39 % ont hésité à en parler à leur médecin lorsqu’ils ont commencé à présenter des troubles du sommeil. Cette hésitation est associée aux idées préconçues qui subsistent autour de l’insomnie chronique.
« L’insomnie chronique est une maladie à part entière et il est inquiétant de voir qu’elle n’est pas encore reconnue comme telle par les patients eux-mêmes, qui restent en errance thérapeutique parfois pendant des années… », a déclaré la Dr Sylvie Royant-Parola, présidente du réseau Morphée.
Près des deux tiers des patients (61 %) estiment que leur insomnie n’est pas sous contrôle. De plus, si certains ont pu bénéficier d’un traitement adapté à l’insomnie aiguë, 74 % indiquent une inquiétude quant à l’addiction aux médicaments et 67 % quant à leurs effets indésirables.
D’après une conférence organisée par Idorsia Pharmaceuticals France
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