Depuis plusieurs mois, la nouvelle génération des analogues des incrétines suscite l'engouement de millions de patients et du secteur pharmaceutique en raison de ses succès dans le traitement de l'obésité. Mais une question demeure : que se passe-t-il en cas d'arrêt de ces traitements ?
Dans une étude publiée ce 11 décembre dans le JAMA, des chercheurs américains et écossais répondent à cette question pour le tirzépatide*, ce double agoniste du GIP et du GLP-1 du laboratoire Eli Lilly, qui agit à la fois sur l'absorption calorique, l'appétit et les fonctions métaboliques. Selon leurs travaux, l'arrêt de ce traitement est associé à une augmentation rapide du poids.
25 % de poids perdu en un an et demi
Le travail détaillé dans le JAMA est une étude randomisée contre placebo de phase 3 menée dans quatre pays : Argentine, Brésil, Taïwan et États-Unis. Un ensemble de 783 patients (indice de masse corporelle supérieur ou égal à 27, poids moyen de 107 kg) ont été répartis en deux groupes. Le premier a été traité pendant 36 semaines (10 à 15 mg par semaine en injection sous-cutanée), avant de recevoir un placebo pendant 52 semaines, alors que le second groupe a été traité en continu pendant 88 semaines.
Avant la randomisation, le poids des patients de l'étude a diminué de 20,9 % en moyenne. Puis, entre la 36e et la 88e semaine, le poids moyen des patients a diminué de 5,5 % dans le groupe qui a continué le médicament, et a augmenté de 14 % dans le groupe placebo. À plus d'un an et demi, les patients qui ont reçu le placebo ont donc regagné près de la moitié des kilos perdus, avec un poids tout de même 10 % plus faible qu'au tout début du traitement.
Aux États-Unis, le tirzépatide a reçu début novembre une extension de son autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le traitement de l'obésité. Commercialisé dans l'obésité sous le nom de Zepbound, il fait partie, avec le Wegovy (sémaglutide) de Novo Nordsik de la récente vague de médicaments contre l'obésité qui défraye la chronique. Commercialisé au prix de 1 060 dollars par mois, il est rarement remboursé par les assurances santé du pays.
En Europe, le tirzépatide ne dispose d'une AMM que dans la prise en charge du diabète de type 2. Commercialisé sous le nom de Mounjaro, il n'est pas encore pris en charge en France.
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