Alors que la maladie rénale chronique (MRC) progresse en raison du vieillissement de la population et de la prévalence accrue du diabète et de l’hypertension artérielle, l’Académie nationale de médecine insiste sur l’importance d’un dépistage précoce pour freiner son avancée et retarder le passage aux traitements substitutifs.
Dans un communiqué daté du 21 janvier, les Sages de la rue Bonaparte encouragent le recours aux biomarqueurs urinaires et plasmatiques (albuminurie et créatininémie) et aux investigations rénales non invasives, telle que l’élastographie rénale, pour dépister « le plus précocement possible » les patients à risque de développer une insuffisance rénale : les diabétiques, les hypertendus, les dyslipidémiques ou les patients avec des antécédents cardiovasculaires.
Traiter pour retarder la progression
Ce diagnostic avant les phases avancées de la maladie rénale chronique permet d’initier un traitement « pour éviter ou limiter (une) évolution vers l’insuffisance rénale terminale ». Et ce d’autant que de nombreux traitements sont disponibles pour en retarder la progression. L’action des inhibiteurs de l’angiotensine II (Ang II) sur la fibrogenèse est démontrée, rappelle l’Académie. Les inhibiteurs du cotransport sodium-glucose dans le tube proximal (ISGLT2), initialement utilisés dans le diabète, « réduisent de 20 à 30 % la morbidité et la mortalité chez les patients atteints de MRC », poursuit-elle. Les agonistes du glucagon-like peptide 1 receptor (aGLP-1) « réduisent la protéinurie, freinent la perte de la fonction rénale et n’ont pas d’effets secondaires sévères », est-il ajouté.
Sont également mentionnés les inhibiteurs des récepteurs de l'endothéline et, « plus encore », les inhibiteurs mixtes des récepteurs de l’endothéline et de l’Ang II, comme le sparsentan, « dont l’efficacité serait liée au double blocage qu’ils induisent », explique l’Académie. Elle cite encore les inhibiteurs non stéroïdiens des récepteurs des minéralocorticoïdes apparus plus récemment, notamment la finérénone (non disponible en France), « initialement recommandée dans le traitement de la MRC associée à un diabète de type 2 et qui réduit le risque de progression de l’insuffisance rénale en freinant la progression de la fibrose ».
« L’expérience clinique conduit à associer certains de ces médicaments, la diversité de leurs mécanismes d’action pouvant permettre une approche personnalisée », est-il préconisé. Par ailleurs, l’Académie mentionne de nouvelles molécules, « dont l’effet est testé dans des essais thérapeutiques », visant « d’autres cibles moléculaires impliquées dans la fibrogenèse comme le TGF-β ou d’autres voies de signalisation », lit-on.
L’enjeu, considère l’Académie, est également de renforcer la recherche sur les mécanismes de développement de la fibrose, « en vue d’adapter le traitement aux spécificités de la fibrose rénale chez chaque patient, et de renforcer l’efficacité des médicaments actuels (ciblage tissulaire) ».
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