Courrier des lecteurs

Alzheimer et nuances de gris

Publié le 22/05/2018

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Les femmes qui « portent la culotte » dans le couple sont un catalyseur dans l’évolution de la maladie d’Alzheimer.

S’il est bien difficile d’établir qu’elles constituent un facteur de risques à part entière dans l’avènement de cette pathologie, force est de constater (après trente ans de médecine générale) qu’elles précipitent son évolution.

Le mari y trouve son compte en se reposant uniquement sur ses diktats, la culottée le sien en conférant à sa domination une légitimité aux allures de bienveillance.

Très rapidement (quelques mois et pas des années) on assiste à un enkystement toxique des rôles frôlant la maltraitance. Le mari est mis à l’épreuve d’aller chercher le carnet de chèques dans le troisième tiroir de la commode au premier étage… revient bredouille (ou avec un slip à la main) et la femme de s’écrier « C’est terrible quand même docteur !...Même cela, je ne peux je ne peux pas lui demander !...C’est un supplice au quotidien !... ». Le mari est promu, devant l l‘entourage, au rôle de singe savant et la femme de récupérer le mérite des exploits qu’elle sollicite à des fins qu’elle pense thérapeutiques et tout le monde d’applaudir Marcel quand il parvint à finir son yaourt avec une fourchette et surtout Marie-France qui l’avait mis en lice !

Le médecin se retrouve dans une impasse : Plébisciter cette dynamique en permettant au couple, tant bien que mal, de traverser ensemble ce désert aux oasis de souvenirs… Ou tenter de la rompre pour préserver un capital vacillant au risque de culpabiliser une conduite de réassurement qui ne ferait que qu’accroître l’anxiété collective… Qui elle, c’est sûr, est un facteur de risques à part entière !

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