Une nouvelle étude vient étayer les travaux suggérant que la neurogranine – une protéine post-synaptique exprimée uniquement dans le cerveau – pourrait devenir un biomarqueur utile pour détecter la maladie d’Alzheimer très précocement dans le cours de la maladie, aux stades précliniques.
La neurogranine, exprimée au niveau des épines dendritiques des neurones, a un rôle essentiel dans la plasticité synaptique, et donc dans le processus de mémorisation. Certaines équipes ont récemment montré que les patients atteints de la maladie d’Alzheimer ont justement des taux plus élevés de neurogranine dans le LCR par rapport aux patients contrôles, ce qui refléterait une perte synaptique – un des événements précoces de la pathogénèse, corrélé au déclin cognitif observé chez les patients.
Dans cette nouvelle étude, publiée dans la revue « Jama Neurology », les chercheurs ont mesuré l’évolution des concentrations en neurogranine dans le LCP au cours du temps. L’équipe, menée par Maartje Kester, chercheuse au centre médical VU d’Amsterdam, a travaillé avec 163 personnes, réparties en trois groupes : 37 individus en bonne santé, 61 patients présentant des signes de déficience cognitive légère (« mild cognitive impairement » ou MCI) et 65 patients avec un diagnostic de maladie d’Alzheimer. Leurs niveaux de neurogranine ont été évalués à 2 reprises : à l’entrée de l’étude, et 2 ans plus tard en moyenne. Les participants ont été suivis pendant environ 4 ans.
Des niveaux prédictifs d’une progression chez les patients MCI
D’après leurs résultats, la concentration en neurogranine était plus élevée chez les patients avec une MCI à l’entrée de l’étude qui ont plus tard développé la maladie d’Alzheimer (niveaux médians de 2 842 pg/mL), que chez ceux avec un MCI qui n’a pas progressé vers un Alzheimer (1 752 pg/mL). Chez ces patients donc, des niveaux élevés de neurogranine étaient prédictifs d’une progression, concluent les auteurs.
Les niveaux de cette protéine étaient également plus élevés dans le LCR des patients Alzheimer (niveau médian de 2 381 mg/mL) que chez les patients normaux (niveau médian de 1 712 pg/mL) – comme observé lors des études précédentes.
Enfin, le suivi longitudinal des patients a révélé que les concentrations en neurogranine augmentaient au gré des années chez les patients normaux (90 pg/mL par an en moyenne) alors qu’elles avaient tendance à rester stables (et élevées) chez les patients atteints d’un MCI ou d’un Alzheimer.
« Lorsque la maladie d’Alzheimer peut être détectée à un stade précoce, les patients et leurs proches peuvent mieux se préparer à son arrivée. Avec cette protéine, le cours et l’avancée de la maladie pourraient également être mieux suivis », concluent les chercheurs.
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