"Si la plainte est au premier plan en consultation il faut penser à une aphasie neurologique ou vasculaire et rechercher un trouble de la mémoire. L'autre façon d'aborder le problème quand cette plainte n'est pas au centre de la consultation est de rechercher un trouble praxique, de la mémoire cognitive, adaptative, ou une évolution naturelle des troubles de la compréhension sans oublier une possible surdité" explique le Pr Pariente.
Sémiologie et physiopathologie sous jacente
"Un trouble isolé est généralement associé à une aphasie primaire progressive conséquence d'une atrophie corticale focalisée. Même si en absence d'atrophie controlatérale, il peut s'agir d'une atrophie neuro-évolutive qui se révélera dans quelques années. Or la recherche depuis 10 ans a permis d'isoler trois grandes classes de troubles (1)." souligne J Pariente.
La première classe regroupe les troubles de la mémoire sémantique avec altération de la compréhension du mot isolé. Le patient présente alors des troubles de dénomination, compréhension et définition ou description d'une chose simple comme par exemple un éléphant. La seconde classe rassemble les logopénies avec difficultés d'articulation (motor speach) plus ou moins liées à un agrammatisme (difficulté d'associer des mots ensemble). Enfin la troisième classe réunit les patients "non fluents " présentant des difficultés à répéter/articuler une phrase simple, qu'elle soit courte ou longue ce qui est en rapport avec une altération de la mémoire de travail.`
À l'IRM les aires cérébrales touchées dans ces trois classes de troubles du langage sont bien différenciées: lobe latéral gauche temporal dans les troubles sémantiques, aires temporo pariétales dans les logopénies, aire de Broca chez les patients non fluents.
Logopénies et maladie d'Alzheimer
"En amont des marqueurs biologiques, de l'IRM etc .. la sémiologie des troubles du langage est un bon marqueur clinique de la maladie d'Alzheimer " explique J Pariente En effet les logopénies y sont très fréquentes. Seuls 20% des Alzheimer ne souffrent pas de logopénies. A contrario les deux autres troubles du langage (troubles sémantiques et la non fluence) n'orientent a priori pas vers une maladie d'Alzheimer. Seulement 15% des patients Alzheimer en présentent.
D'après une présentation du Pr Jérémie Pariente ( CHU de Toulouse), 19e Rencontres de Neurologies, Paris, décembre 2017.
(1) Leyton et al 2011
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