Ce n’est pas la moitié comme le suggérait l’étude des National Institutes of Health, mais un tiers des cas d’Alzheimer qui peuvent être attribuables à 7 facteurs de risque modifiables à travers le monde. L’étude internationale récemment publiée dans le Lancet Neurology vient ainsi corriger l’analyse précédente des NIH datant de 2010.
La raison principale à cette divergence de résultats tient à ce que les facteurs de risque considérés, à savoir le diabète de type 2, l’hypertension artérielle (HTA), l’obésité, l’inactivité physique, la dépression, le tabagisme et le niveau d’éducation, ne sont pas indépendants.
« Trois des facteurs de risque (diabète, HTA et obésité) constituent le syndrome métabolique, lui-même relié à l’inactivité physique, et tous en lien avec le niveau d’éducation », a souligné l’équipe dirigée par le Pr Carol Brayne, de l’université de Cambridge. L’analyse précédente de Barnes et Yaffie, qui reposait sur la simple combinaison des risques attribuables dans la population (ou « PAR » pour population-attributable risk en anglais), exposait à l’écueil de la surévaluation. Pour s’en affranchir et avoir une vision plus « réaliste », l’équipe a pris le parti de faire un ajustement sur l’association des PAR.
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En s’appuyant sur les métaanalyses existantes, l’étude donne des estimations à l’échelon international mais aussi pour les États-Unis, l’Europe et le Royaume-Uni. Si le niveau d’éducation est le facteur de risque le plus fort au niveau mondial (risque attribuable de 19,1 %), le manque d’activité physique est la plaie des « pays développés », à la fois aux États-Unis (21 %), en Europe (20,3 %) et au Royaume-Uni (21,8 %).
Si l’équipe retombe à peu de chose près sur les 50 % de risque attribuable aux 7 facteurs de risque en partant du principe qu’ils sont indépendants, l’analyse avec ajustement trouve le chiffre de 28,2 %. Au total, sur les 33,9 millions de cas de maladie d’Alzheimer dans le monde, il n’y aurait non pas 16,8 millions évitables mais 9,6 millions. Les auteurs font la projection qu’avec des programmes de prévention appliqués à l’âge optimal, la réduction de 10 % de chacun des facteurs de risque par décennie pourrait faire reculer la prévalence de la maladie neurodégénérative de 8,3 % d’ici 2050 à travers le monde.
The Lancet Neurology, publié en ligne
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