Si la quasi-totalité des Français sont conscients que le diagnostic précoce est une avancée majeure de la recherche, 44 % hésiteraient ou refuseraient de se faire diagnostiquer à l’émergence de troubles de la mémoire.
À cela, plusieurs raisons : l’absence de traitement curatif de la MA (pour 42 %), par peur de l’annonce du diagnostic (20 %), par manque d’information, etc. « Or, souligne le Dr Maï Panchal, directrice scientifique de l’association, la perte de mémoire peut ne pas être liée à la MA. » Dans 30 % des cas en effet, le symptôme est la conséquence d’un dysfonctionnement thyroïdien, d’une dépression, etc., à identifier pour les traiter spécifiquement. Si le diagnostic posé est celui de MA, mieux vaut comprendre la maladie pour s’y adapter (et aux épisodes d’apathie ou d’agressivité par exemple). « Méconnaître le diagnostic, regrette-t-elle, c’est aussi se priver des aides et dispositifs spécifiques, orthophonie, kinésithérapie, stimulation cognitive, activité physique (qui prévient le déficit cognitif et améliore les performances de mémoire, c’est prouvé), etc. pour vivre au mieux, garder des interactions et ne pas aggraver la MA. » Un diagnostic précoce permet encore de protéger le patient, d’une faute grave au travail notamment, d’une erreur de conduite automobile, d’un surdosage médicamenteux (pour un traitement antihypertenseur par exemple…).
Prévention secondaire
Il est possible encore d’exercer une prévention secondaire des facteurs de risque qui précipitent l’entrée dans les formes sévères de la MA, comme une anesthésie générale, une hospitalisation, la fièvre, certains médicaments, etc. Enfin, les malades diagnostiqués tôt peuvent participer à des essais cliniques, ce qui accroît les chances de découverte de nouveaux médicaments. Il existe en France 28 Centres Mémoire de Ressources et de Recherche, 400 consultations mémoire, où peuvent être décidées les explorations diagnostiques. La recherche est très active ; ainsi, attendus pour 2020, les résultats d’un essai clinique de prévention où l’on propose à des familles à haut risque (à forme familiale ou mutée) des médicaments qui balaieraient les plaques amyloïdes. Pour inciter au diagnostic précoce, LECMA-Alzheimer (qui finance la recherche publique) lance une campagne de sensibilisation relayée par des films d’information et un site*.
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