La taille moyenne des portions et des conditionnements alimentaires augmente régulièrement depuis 20 ans. Ce qui fait le bonheur des consommateurs qui ont l’impression de faire des économies et celui des industriels. Mais l’œil du consommateur n’est pas fiable quant à l’estimation des calories ! En effet, les résultats d’une étude (1) menée auprès de 200 clients de fast-food montrent que les calories perçues sont proches de la réalité en ce qui concerne les petits repas mais bien en deçà pour les grands repas (687 calories au lieu de 1 144 !). Ce biais des portions influence évidemment la taille des portions choisies et les quantités consommées.
Mais ce n’est pas le seul incriminé dans l’évaluation des calories. Ainsi, Pierre Chandon* rapportait une expérience menée sur des étudiants qui devaient estimer le nombre de calories d’un sandwich au jambon et d’un soda dans deux restaurants différents (1) : le premier restaurant portant un nom à connotation « nourriture saine », le second mentionnant « sandwich savoureux ». Résultat : les calories perçues par les étudiants sont 52 % plus élevées lorsque le sandwich est au menu du second restaurant qui n’est pas positionné « bon pour la santé » ! À ces considérations, il faut ajouter qu’un aliment précis, par exemple un cheeseburger, est perçu comme moins calorique lorsqu’il est accompagné d’une salade que lorsqu’il est suivi d’un gâteau au fromage (2). C’est en quelque sorte comme si la salade était chargée de calories négatives…
Dans une autre étude, la consommation « faible teneur en matière grasse » mentionnée sur un plat a entraîné une augmentation de la consommation de celui-ci de 50 %. Plus les individus consomment des aliments allégés, plus ils compensent la faible teneur supposée en calories par une surconsommation (3). Faute d’une prise de conscience rapide, la courbe de l’obésité n’est pas prête de s’infléchir !
*Communication du Pr Pierre Chandon (professeur de marketing et directeur du centre de recherche en sciences sociales de l’Insead, Fontainebleau).
(1) Chandon P et Wansink B, 2007.
(2) Chernev et al., 2010.
(3) Wansink B et Chandon P, 2006.
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