QUELQUES travaux avaient déjà laissé entrevoir qu’une hypovitaminose D pouvait avoir un lien avec la survenue d’une maladie de Parkinson. Ils se fondaient plutôt sur des hypothèses physiopathologiques. La confirmation vient d’être apportée par une étude finlandaise, avec le mérite d’un suivi sur près de 30 ans.
Paul Knekt et coll. ont utilisé pour leur étude les données de la cohorte Mini-Finland Health Survey, dans laquelle les participants ont été enrôlés entre 1978 et 1980. Sur cette cohorte 3 173 personnes, de 50 à 79 ans, ont pu être contrôlées à partir d’un dosage initial de 25-hydroxyvitamine D. Aucun des participants n’avait de maladie de Parkinson à l’inclusion.
Le risque relatif était de 0,33.
Les statistiques montrent qu’un taux de vitamine D faible prédit bien le risque de survenue de l’affection neurologique. Ceux chez qui le taux était au moins à 50 nmol/l avaient un risque diminué de 65 % par rapport à ceux dont la concentration sérique était inférieure à 25 nmol/l. En d’autres termes, le risque relatif entre le quartile de concentration le plus élevé et le plus bas était de 0,33 (IC 95 % : 0,14-0,80). Cette donnée se maintient en ajustant les résultats selon de nombreux facteurs tels que : sexe, âge, éducation, alcool, tabac, IMC… Il s’y ajoute que la relation dose-effet existe alors que la population était globalement en carence vitaminique D. De quoi « suggérer que la vitamine D protège de la maladie de Parkinson » écrivent les auteurs.
Quant à proposer une explication Paul Knekt et coll préfèrent se référer à la littérature. Tout d’abord des études antérieures ont bien constaté une hypovitaminose D au sein de groupes de patients parkinsoniens. Mais elles comprennent mal le phénomène. Il se peut que la vitamine D se montre neuroprotectrice par le biais de mécanismes antioxydants, de régulation du calcium neuronal, d’une immunomodulation, d’une majoration de la conduction nerveuse ou bien encore d’une détoxification. En outre, des récepteurs à la vitamine D et une enzyme responsable de la synthèse de la forme active de la 1,25-hydroxyvitamine D existent en grande quantité dans la substance noire. Ce qui donne à penser que la carence vitaminique pourrait conduire à une perte des neurones dopaminergiques de la substance noire et donc à une maladie de Parkinson.
Si la force de l’étude, nous l’avons vu, est son côté prospectif, elle n’en présente pas moins quelques faiblesses : le petit nombre de cas enregistrés (50) ; un dosage unique de vitamine D à l’inclusion ; de possibles sur- ou sous-diagnostic de Parkinson ; le manque de données sur les habitudes alimentaires et, enfin, le manque de connaissances sur les causes de la maladie.
Arch Neurol, vol 67, n°7, pp 808-811.
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