L’érysipèle, une complication redoutée

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Publié le 21/02/2019
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Le lymphœdème (LO) multiplie le risque d’érysipèle par 70. Le diagnostic est porté devant un début brutal, avec une fièvre élevée, supérieure à 40 °C, des frissons, tremblements, éventuellement des vomissements et céphalées. Cela ne doit pas être confondu avec les poussées inflammatoires spontanément résolutives, fréquemment observées, peu ou non fébriles.

Localement, l’érysipèle concerne la zone du membre atteinte par le LO qui devient rouge, chaude, douloureuse et augmente de volume. La porte d’entrée n’est pas toujours retrouvée. Le traitement repose sur l’amoxicilline à 3 g par jour pendant 10 à 14 jours, la pristinamycine à 3 g/jour en cas d’allergie, mais il faut se méfier des allégations d’allergie aux pénicillines et ne pas hésiter à demander des tests. La fièvre diminue en 48 heures, la rougeur en une semaine mais il faut parfois des semaines ou des mois avant que le membre ne retrouve son volume antérieur.

Dans les formes récidivantes (plus de 3 par an), on dispose à nouveau de l’Extencilline (benzylpénicilline) à dose de 2,4 MUI toutes les deux semaines, pendant une durée difficile à déterminer mais prolongée, car le traitement est uniquement suspensif.Il a longtemps été proscrit de faire toute injection, prise de sang, mesure de la pression artérielle sur le membre atteint de lymphœdème. « C’est une notion totalement périmée. Ces gestes ne provoquent ni augmentation de volume ni risque d’infection cutanée ! » s’insurge le Dr Stéphane Vignes (Cognacq-Jay).


Source : Le Quotidien du médecin: 9726