Le système alimentaire, c’est l’ensemble des acteurs, des institutions et des dispositifs techniques qui mettent en relation la production primaire de biomasse à destination alimentaire et le consommateur des produits. Ces systèmes connaissent régulièrement des transformations. Aujourd’hui, ils se mondialisent et on observe notamment une dispersion géographique des produits de base ou intermédiaires utilisés dans la préparation d’un aliment.
Les industries alimentaires constituent le maillon essentiel d’un système alimentaire qui va de l’entrée à l’usine jusqu’à la bouche du consommateur. Dans ce domaine, « les évolutions récentes sont marquées notamment par une structuration en plusieurs étapes, qui met en avant des opérateurs mondiaux sur le champ des additifs, des ingrédients et des produits alimentaires intermédiaires », précise Gilles Trystram (professeur et directeur général AgroParisTech, Académie des technologies). La sécurité sanitaireest un attribut indiscutable de l’aliment qui nécessite de la part des entreprises une attention spécifique quant aux dangers, avec des dimensions multiples... et où la relation de confiance avec le consommateur joue un rôle primordial. »
Contrôle des denrées.
En parallèle de cette problématique propre aux industries, force est de constater que la production et les échanges de produits agricoles et agroalimentaires augmente considérablement. Ce n’est pas sans risque. « La mondialisation et l’augmentation du commerce de denrées alimentaires, d’animaux et de végétaux favorisent la circulation des agents infectieux présentant de réels dangers pour l’humain », prévient ainsi Jean-Luc Angot (directeur général adjoint de l’alimentation, chef des services vétérinaires, Ministère de l’agriculture et de l’agroalimentaire). L’exemple récent des épidémies à Escherichia coli, qui ont fait de nombreuses victimes en Europe pendant l’été 2011, sont là pour le rappeler : elles étaient en effet directement liées à la consommation de graines à germer produites en Egypte. Pour y faire face, la plupart des pays du monde ont fait évoluer leurs systèmes de contrôle sanitaires, et les réglementions se complexifient. En France, une réforme profonde de ce système a été engagée dès 1998, le pays tirant les enseignements de la première crise de la vache folle.
Risques émergents.
« Au cours des quatre dernières décennies, des centaines de nouvelles maladies transmissibles sont apparues et une bonne partie d’entre elles sont liées aux aliments ou à la manière dont ils sont produits », explique Peter Karim Ben Embarek (réseau INFOSAN, Département de la sécurité alimentaire et des zoonoses, OMS). Nombre d’entre elles ont notamment pour souche les produits d’origine animale fabriqués en Asie du Sud-Est. « Pour couvrir une forte demande en protéines animales, suite à une croissance économique et sociale et rapide, l’élevage a connu une progression spectaculaire dans cette région, complète-t-il. Il n’est donc pas surprenant que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), la grippe aviaire H5N1 ou encore le virus de Nipah, aient émergé dans cette zone géographique. » Des systèmes de détection anticipés et une traçabilité efficace peuvent permettre de minimiser les impacts de tels phénomènes, tant sur le plan de la santé publique que commercial. « Mais pour y parvenir, des systèmes internationaux d’échanges d’informations et des contacts rapides entre les pays et les agences nationales en charge de la sécurité sanitaire de l’alimentation sont absolument nécessaires », conclut Peter Karim Ben Embarek.
Colloque « Systèmes alimentaires internationalisés : nouveaux risques, nouvelles régulations ? », organisé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), en partenariat avec la Chaire développement durable de Sciences Po.
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