DE NOTRE CORRESPONDANTE
EN 1996, L’INSTITUT national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) réalisait pour la première fois une enquête sur les opinions, attitudes et comportements des Français en matière d’alimentation et d’activité physique. Ce baromètre Santé Nutrition a été renouvelé en 2002 et 2008 et permet d’élaborer les différents programmes nationaux Nutrition Santé (PNNS) – le 3 e sera lancé en 2011.
En 2008, sept régions françaises ont bénéficié d’une extension régionale du baromètre, dont Provence-Alpes-Côte d’Azur, grâce au concours du Groupement régional de santé public. C’est l’ORS-PACA qui a été chargé d’exploiter ces données et de faire un état des lieux dans la région à partir d’un questionnaire supplémentaire, auprès de 1 300 personnes âgées de 12 à 75 ans.
L’étude n’a pas montré de différences de consommations alimentaires pour les principaux groupes d’aliments chez les Provençaux ; il semble y avoir une uniformisation des manières de consommer, y compris chez les seniors. Il en ressort toutefois quelques particularités propres à la région, avec une légère persistance du régime méditerranéen, dans l’emploi privilégié de l’huile d’olive pour la cuisson des aliments ou les vinaigrettes, et une moindre consommation de charcuterie.
En ce qui concerne l’activité physique, qui fait partie intégrante des plans Nutrition Santé, 45 % des habitants de PACA déclarent en avoir une importante mais elle souvent pratiquée dans le cadre du travail, avec tous les paramètres que cela comporte. Et moins d’un quart de la population, comme dans la moyenne nationale, pratique un sport de manière intense dans le cadre des loisirs.
« Malgré cela, explique Aurélie Bocquier, responsable du service observation de l’ORS, la prévalence de l’obésité est significativement plus faible en PACA que dans l’ensemble de la France (9,8 %). Mais ces données pourraient être sous-estimées. »
Inégalités sociales.
Enfin, l’enquête met en évidence l’existence d’inégalités sociales dans le domaine de la nutrition. La consommation de fruits et légumes est moindre par exemple dans les ménages à faible niveau de revenus. C’est le cas aussi pour d’autres catégories d’aliments, comme le poisson, ou pour le niveau d’activité physique. L’étude confirme aussi la prévalence des problèmes de poids chez les personnes à faible statut socio-économique.
Le baromètre santé-nutrition 2008 a surtout apporté une évaluation de la population en situation d’« insécurité alimentaire » en PACA. « Elle permet d’étudier la pauvreté sous un nouvel angle, explique Nicole Darmon, ingénieur de recherche à l’INSERM, docteur en nutrition et épidémiologiste. Celui de l’insécurité alimentaire, qui peut s’appréhender sous l’angle quantitatif – « Je n’ai pas assez à manger » – ou qualitatif « J’ai assez à manger mais pas ce que j’aimerai pour des raisons financières ». En PACA, le taux d’insécurité alimentaire est supérieur, de manière significative, à la moyenne nationale. Ce sont 3,1 % de la population qui déclarent ne pas toujours avoir assez à manger et 4,2 % sur le plan qualitatif. Les femmes jeunes, sans diplôme, vivant seules avec ou sans enfant, apparaissent comme les plus vulnérables.
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