Vieillissement en milieu rural

Pathologies neurodégénératives et dépendance

Publié le 06/01/2010
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L’ÉTUDE AMI, lancée en 2007 à l’initiative du groupe Agrica, de la MSA et de l’IFR 99 (Institut fédératif de recherche en santé publique), est conduite par le Pr Jean-François Dartigues (université Bordeaux-2-INSERM) auprès de 1 000 retraités agricoles, âgés en moyenne de 76 ans, habitant dans une commune rurale de la Gironde. L’un des objectifs est d’identifier les inégalités de santé entre le milieu rural et le milieu urbain.

Les pathologies neurodégénératives apparaissent nettement plus fréquentes dans le premier : 15,2 % des retraités ruraux âgés de 75 ans et plus en souffrent, contre 5,4 % des participants de l’étude 3 Cités (menée à Bordeaux, Dijon et Montpellier auprès de personnes âgées de 65 ans et plus, pour cerner la relation entre pathologie vasculaire et démence). Les personnes diagnostiquées par le médecin de l’étude sont en moyenne plus âgées, moins éduquées, très dépendantes. Seize pour cent sont touchées par la maladie de Parkinson, contre1,6 %.

La dépendance est également plus souvent retrouvée : 32 % seulement des ruraux âgés déclarent y échapper totalement, contre la moitié (51,5 %) des urbains. Une dépendance légère pour 41 %, modérée pour 19 % et sévère pour 8 %. Près de 45 % des répondants sont aidés par leur entourage dans les difficultés du quotidien et 29 % ont une aide professionnelle.

L’étude révèle encore une prévalence de l’obésité double (28 % contre 13,2 %) et de basses performances cognitives, dues notamment à un faible niveau d’études (plus de la moitié des personnes interrogées n’ont pas été scolarisées ou n’ont atteint que le niveau d’études primaires).

Réponses efficaces.

Malgré ces problèmes de santé, qui conduisent 41 % d’entre eux à consulter un généraliste au moins une fois par mois, près de 70 % des retraités ruraux se déclarent satisfaits de leur vie actuelle. Moins de 10 % se plaignent d’isolement social et seulement 10 % éprouvent des difficultés pour se déplacer. Le diagnostic de dépression concerne 9 % d’entre eux, contre 13 % des urbains. La retraite est considérée par la majorité (60 %) comme un événement positif et associé au quotidien à un meilleur bien-être (56 %). Beaucoup restent actifs : 43 % marchent quotidiennement, 40 % jardinent, 28 % continuent à effectuer des tâches agricoles.

« Les nouvelles données confirment notre impression initiale, résume le Pr Dartigues. La vie en milieu rural et agricole semble caractérisée par des réponses psychosociales efficaces face à de multiples problèmes de santé et de dépendance liés au vieillissement. »

RENÉE CARTON

Source : Le Quotidien du Médecin: 8682